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Critique de ninamarijo



Tout d'abord remerciements aux éditions le Réalgar et à Babelio de m'avoir adressé cet exemplaire. Lire ce récit fut un réel moment de plaisir et une belle découverte de l'auteur.

Michel Dugué écrivain breton vagabonde dans ses souvenirs, il voyage dans sa mémoire, laisse aller sa plume au gré des mots, des noms, qui ont été les terrains de jeux de son enfance : le golfe de Morbihan, la côte rocheuse de Plougrescant et Rennes. Il nous livre quatre textes qui déroulent de très beaux tableaux littéraires et poétiques mais aussi des scènes de vie :
La ballade des noms
Les anciens jours
Homère sur la touche, souvenir d'enfance de ses « actions » mémorables dans l'équipe de football !
Et Rennes, carte postale

"La ballade des noms" ce récit dégage beaucoup de nostalgie, il est vibrant de vie, sonore et lumineux. C'est un chant d'amour poétique à son terroir. C'est un tableau pictural, ou encore le chant du vent, de la mer, des mouettes, de la pluie, et le bruissement du feuillage…
Ecrire, c'est un peu peindre, surtout les paysages, Michel Dugué nous donne tous les éléments pour prendre le pinceau et se pencher sur la toile, enfin, c'est ce que je ressens ! Ainsi il écrit : « Il faudrait s'installer dans l'oeil du peintre. Recouvrir mentalement la toile de matières. Et du foyer ainsi dégagé d'où volumes et couleurs s'élancent vers l'équilibre incertain, tenter de tracer quelques mots qui à leur tour donneront le ton à la progression aventureuse de l'esprit ».
Dans cet hymne à la Bretagne, sa terre mère qui le nourrit et le vivifie, Michel Dugué saute d'un mot à l'autre évoquant vent, lumière, eaux, rochers, dans de courts paragraphes qui donnent du rythme au récit. Il nous distille ainsi sa passion pour la Bretagne ; « des noms font surface ; je ne peux tous les inscrire ; mon écriture ne les convoque pas. Ils sont là et parviennent mystérieusement à se glisser dans mon texte ».
Il crée ainsi de très beaux textes avec ces éléments :

- « la lumière violette ne me surprend plus …Cet instant lumineux où ce monde se révèle –je veux dire où les choses se redisposent dans leurs volumes et leurs couleurs – m'est précieux… »

- « La pluie accourt de l'ouest…Elle laisse sous elle une lumière pâle … L'eau rejoint l'eau. le visage est une rigole de larmes. Les pierres se dorent de rouille. La mer ne veut pas noircir. Les oiseaux crachent du blanc. »

Michel Dugué décrypte les paysages et, la Bretagne déploie sa beauté sauvage et variée ; nous sommes emportés par les images, les odeurs, les bruits du vent et de la mer. On ne peut que se laisser bercer par la poésie de certains passages : « Une mouette rieuse secoue son capuchon noir ».
Ces écrits résonnent parfois avec la fulgurance d'un haïku : « le monde ruisselle. Pas un bruit, si ce n'est celui d'un torrent ou du coeur. »

J'ai souvent visité la Bretagne, d'emblée j'ai été conquise ! La force de la nature pousse à la contemplation et à la réflexion : « de ces moments-là je tire un silence intérieur, et, imperceptiblement j'avance dans le silence » nous dit Michel Dugué. Ou encore « Elle vient de loin la lumière faudra-t-il nous satisfaire de sa fatigue en nous ? ». La lecture de ce récit est un réel plaisir !
Dans « les anciens jours » nous pénétrons dans le clair obscur d'un bar, autrefois débordant de vie où régnait une atmosphère amicale. Michel Dugué brosse un tableau réaliste de ces marins buveurs accrochés au zinc.
Ces textes magnifiques réveillent en nous le désir de retourner vers cette nature battue par les vents et les flots, où « le ciel déverse ses bleus, ses mauves, ses blancs » et où « les noms des lieux se répandent en des sonorités sèches. »
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