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Critique de Luniver


Le comte de Monte-Cristo est enterré depuis tellement longtemps dans ma pile à lire que l'en sortir était presque un acte archéologique. D'une part, ses 1600 pages ont de quoi impressionner, et comme en plus je connais très mal les classiques (ce qui est très bien au final, ça me permet de les découvrir exactement comme les sorties de l'année), je m'en étais fait une fausse image. Je n'avais en effet retenu qu'un long emprisonnement, et le désespoir d'un homme enfermé pendant un millier de pages, ça pourrait être intéressant, mais ça demande quand même une bonne dose de courage pour se lancer dans cette lecture. Mais dès les premières pages, j'ai réalisé qu'on est bien loin de cette sombre introspection. J'ai retrouvé tout de suite le ton typique du roman d'aventure qui m'avait tant plus dans Les trois mousquetaires.

Le roman raconte l'histoire d'Edmond Dantès qui, malgré une vie simple, est sur le point de toucher au bonheur : un poste de capitaine sur un navire où tout le monde l'aime, ce qui lui permettra de sauver son père de la misère, et d'épouser sa fiancée. Mais cet embryon de bonheur sera détruit par l'association bien redoutable d'un amoureux éconduit, d'un collègue jaloux et aigri, et d'un ambitieux politique. À quelques jours de son mariage, Dantès sera envoyé en prison, où il croupira plusieurs années, avec une seule idée en tête : la vengeance.

On comprend sans peine le succès de cette histoire qui, malgré son volume impressionnant, est passionnant du début à la fin. Le thème de la vengeance, tout d'abord, est déjà quelque chose de fascinant, d'autant que Dantès met en place des plans machiavéliques qui provoqueront la ruine ou le déshonneur public de ses ennemis au moment où ils s'y attendent le moins. Dumas fait également voyager ses lecteurs, en Italie, durant le carnaval, en Afrique du Nord et lui fait miroiter les charmes de l'Orient. Les destins de ses personnages s'entremêlent étroitement, des amitiés et des amours imprévues naissent, ce qui contrarie grandement les plans de Dantès. Parfois d'ailleurs, certains retournements de situation m'ont paru cousus de fil blanc, mais enfin on n'y prête peu attention, le genre de l'aventure en fait presque des passages obligés.

Un seul comportement récurrent m'a laissé sceptique. De temps en temps, un ami de Dantès se trouve dans une situation désespérée, et Dantès a la solution, disponible immédiatement. Plutôt que de la lui fournir, il attend le dernier moment, quand son ami a la corde autour du cou ou le revolver sur la tempe, pour se précipiter dans la pièce et lui dire que ses problèmes peuvent s'arranger. Il y a parfois des justifications à cette attente, mais souvent non, et ce comportement me paraît particulièrement cruel, sans générer, pour moins du moins, la moindre tension ni la moindre compassion pour les victimes.

Encore un classique que je regrette de ne pas avoir eu le courage de lire plus tôt ! Mais malgré les bonnes expériences qui s'enchaînent, il n'y a pas à dire, un nom célèbre ça impressionne…
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