AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ys


A mi-chemin du conte et du roman - la Boule de neige est plus proche du premier, Sultanetta du second - deux récits qui nous entrainent à travers les montagnes du Caucase du Nord. Sous l'apparente simplicité des histoires d'amours contrariées, c'est toute la complexité de cette région à l'histoire tumultueuse. La violence superbe de ses paysages et celle, tout aussi impitoyable, de ses habitants, ces peuples trop nombreux qui cohabitent si mal sous la domination des russes.

La Boule de neige reste avant tout une jolie histoire, pittoresque et pleine de nobles sentiments. Nous y sommes à Derbend, antique cité bâtie sur les bords de la Caspienne : la sécheresse menace en une canicule écrasante, et un jeune homme se languit d'amour pour la fille d'un trop fier notable. Pour obtenir sa main, il devra aller chercher la neige du mont Chakh-Dague qui, jetée dans la mer, ramènera enfin la pluie tant désirée. Mais la montagne a ses pièges, et le plus terrible d'entre eux n'est autre que Moullah-Nour, le brigand qui y a élu domicile.

Sultanetta est plus complexe et ambigu. Ammalat-Beg, jeune prince au tempérament impétueux mais à la vie tranquille, est entraîné malgré lui dans la révolte contre l'occupant russe par un khan de ses relations. Mais le sort de la guerre ne leur sera pas favorable, et le jeune homme se retrouve bientôt déchiré entre son amour pour la fille de son ancien allié, et sa reconnaissance pour le jeune officier russe auquel il doit la vie.
Le plus intéressant, ici, est la confrontation de deux cultures - la tatare et la russe, la musulmane et la chrétienne - qui cherchent soudain à s'apprivoiser mais se sont trop longtemps haïes pour se défaire entièrement de certains préjugés. La confrontation de deux hommes qui s'aiment et s'estiment, mais dont les incompréhensions, les méfiances engendrées par trop d'années de guerre, finiront par nouer le drame.

Du beau Dumas, dépaysant, plein de verve et de couleurs, mais qui sait se faire plus concis que dans ses grands romans. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}