AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de EstelleRomano


Merveilleux ce court texte du 18e siècle et finalement très contemporain. Au-delà du roman historique et du superbe dossier autour du thème du racisme, des femmes écrivains et du sexisme, de l'esclavage entre autres, les émotions d'Ourika font aussi écho à certaines solitudes contemporaines de ceux qui changent de classe sociale, incapables de revenir en arrière et incapables d'adhérer totalement à leur nouvelle classe sociale et d'y être pleinement reconnus comme des pairs.
Il n'est pas non plus tout à fait anodin que le personnage soit une femme (et l'auteure également). L'enfermement, l'impasse de sa condition tient beaucoup aux normes sociales imposées aux femmes et sur ce plan, les lois ont pu changer, les mentalités n'ont pas totalement suivi. La frontière matérielle est devenue un plafond de verre car c'est bien toujours la solitude absolue qui menace une femme qui ne se plie pas aux normes sociales attendues, surtout là où les classes sociales sont les plus hermétiques car les normes y sont moins remises en cause.
En moins de 70p, beaucoup de thèmes sont donc finalement abordés et de sujet de réflexion lancés, comme celui-ci aussi : pourquoi la Révolution qui abolit l'esclavage ne pourra rien pour Ourika ? Parce qu'elle n'est que politique, pas sociale. Parce qu'Ourika s'est trouvée placée au-delà des classes sociales, donc acceptable nulle part : trop noble ou trop noire ou trop cultivée, son identité est trop singulière !
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}