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Critique de mumuboc


J'ai pris ce livre à la bibliothèque pour deux raisons : je n'ai pas lu le roman de Colette et j'ai trouvé intéressant de le découvrir à travers une adaptation en roman graphique (ce qui ne m'empêchera pas de le lire un jour). Deuxième raison purement visuelle : la couverture avec son petit air désuet et vintage m'a plu.... Je trouvais que l'ensemble était cohérent avec l'époque.

Colette a raconté beaucoup d'elle-même à travers ses différents romans. Dans le premier de la série des Claudine, elle ouvre la porte de la pension de province où elle fut elle-même scolarisée et découvrir tout ce qui se trame, se joue dans ce lieu à l'écart à la fin du 19ème siècle. Nous avions les mots grâce à elle et Lucie Durbiano a mis des illustrations sur ceux-ci en gardant le style des illustrations de l'époque.

Et il s'en passe des "choses" .... Dans ce collège on apprend les matières habituelles mais pour Claudine c'est également un terrain d'apprentissage et de découvertes sur les adultes qui l'entourent mais aussi sur elle-même, les liens et les attirances : féminines principalement, mais aussi sur ces messieurs un peu trop "pressants" auprès de ces "jeunes filles en fleur".

Claudine est intelligente, rusée, curieuse, elle n'hésite pas à tenir tête aux adultes et a parfois jouer des tours aux autres élèves comme aux professeurs. Avec sa chevelure en cascade, ses grands yeux noir et son nez pointu on pourrait lui donner l'absolution mais elle se joue des règles et des conventions. Elle ne suit que son instinct, ses désirs et ses envies même si cela la mène sur le chemin de la jalousie et de la rancoeur. Ce n'est pas toujours une amie idéale, elle peut parfois être cruelle, mais elle a une telle fraîcheur et spontanéité que tout le monde lui pardonne.

J'ai beaucoup pensé à des bandes dessinées du passé, j'ai apprécié les textes très lisibles, les expressions des visages et des corps, le souci du détail dans les objets, costumes, coiffures, les couleurs très douces, l'ensemble étant totalement cohérent.

Le récit se découpe en trois saisons, automne, hiver et printemps représentée chacune  par une illustration pleine-page très naïve. Il y a une une sorte de décalage entre les illustrations avec ce petit côté "images d'Epinal" et le contenu très sulfureux je pense pour l'époque, Colette abordant les rapports humains et en particulier l'homosexualité féminine, élève/professeur puis entre adultes de façon très simple et naturelle, un sujet sûrement tabou pour l'époque ou tout du moins rarement abordé.

Sur le fond le mérite en revient, bien sûr, à Colette mais Lucie Durbiano permet de découvrir d'une manière différente un classique de la littérature, elle a su mettre en images les mots de Colette, leur donnant visages et vie. C'est à la fois vintage dans l'apparence et moderne dans les thèmes abordés (surtout pour un roman paru en 1900). Ce que j'ai apprécié c'est qu'elle a respecté l'esprit du roman, en lui gardant par ses illustrations un parfum d'authenticité et de fausse naïveté.

Faut-il transformer un roman en oeuvre graphique, il y a souvent débat, car nous faisons nous-même un travail de visualisation de ce que nous lisons, mais pourquoi pas quand cela permet de remettre en avant un roman, un(e) auteur(e), de susciter l'envie d'aller le lire et dans le cas présent je trouve l'ensemble réussi. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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