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Critique de Melisende


Ces derniers mois, la littérature Young Adult a pris beaucoup de place dans mes lectures ; en revanche, la littérature vraiment « jeunesse » peine à se faire une place dans mon planning (hormis les nombreux albums que je découvre chaque jour à l'école). C'est donc toujours un plaisir d'ouvrir un court roman destiné aux moins de 10 ans.
Avec Shana des Dunes, non seulement je découvrais l'imaginaire d'Anne Duvert et le coup de crayon d'Emilie David, mais également le travail des éditions du P'tit Baluchon, petite maison bretonne prometteuse.
J'ai suivi les aventures de la jeune Shana avec grand plaisir et ai dévoré cette centaine de pages. Certains traits sont certes un peu forcés et l'intrigue est parfois attendue mais l'on retrouve certains éléments du genre qui fonctionnent et l'on prend plaisir à parcourir le texte, à mon avis de belle qualité (parfois même un peu compliqué pour les enfants dès 9 ans, non ?).

J'ai aimé cette petite aventure mais, j'ai été surprise par sa teneur. En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à une petite histoire avec des éléments « magiques » très présents. Or, à part l'apparition d'une druidesse de Brocéliande venue annoncer une petite prophétie à l'héroïne en début d'ouvrage, éléments magiques il n'y a pas. Ainsi, ne vous attendez pas à suivre une aventure qui prend place dans un univers imaginaire mais une jolie intrigue sur fond historique dans la Bretagne du XIXe siècle.
Une fois ce constat fait et admis, j'ai découvert que Anne Duvert souhaitait nous entraîner dans le sillon de Shana, fille unique d'un petit commerçant, très curieuse, éprise de liberté et pas du tout pressée de suivre la voie tracée pour les jeunes filles de son époque. Alors qu'elle rentre du marché avec sa tante, elle fait la rencontre d'Arno, jeune dresseur de chevaux qui semble parler le même langage qu'elle. Une forte amitié mêlée de sentiments encore plus forts se nouent entre les deux jeunes gens… mais c'est sans compter sur le père de Shana qui a promis celle-ci en mariage au Baron d'Arassec, un homme d'âge mûr détestable. Les ennuis commencent pour les amoureux mais, malgré la séparation et malgré les embûches, l'Amour triomphe toujours !

Oui, on n'est pas très surpris par les péripéties ; oui, on se doute du dénouement ; oui les personnages sont un petit peu caricaturaux : le Baron d'Arassec, le vieux futur époux libidineux prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut, le jeune premier plein de courage, le père obnubilé par ses dettes et qui en oublie le bien-être de sa fille unique (d'ailleurs, le retournement de situation final est un peu abrupte, le concernant…), la figure féminine maternelle bienveillante… mais il s'agit d'un titre jeunesse ce qui entraîne toujours (ou presque) des ficelles un peu grosses pour les jeunes lecteurs.
Malgré tout et malgré mes 25 ans bien tassés maintenant, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette jeune Shana. Parce que, avouez chères lectrices, qui d'entre vous n'a jamais rêvé de vivre les aventures d'une de ces jeunes et belles héroïnes rebelles d'un autre temps qui échappe à un mariage forcé peu reluisant pour l'Amour d'un jeune premier courageux et beau comme un dieu ? Je suis retombée quelques années en arrière, lors de mes premières années d'adolescence… nul doute que ce court roman saura ravir le coeur des jeunes lectrices de 2013 !

De plus, Shana des Dunes possède un petit élément qui fait la différence mais qui peut peut-être avoir les défauts de ses qualités… un style riche. Si à 25 ans j'apprécie de parcourir des textes travaillés et proposant un vocabulaire adapté à la situation, je me dis qu'à 9 ans, certains termes sont peut-être un peu « barbares ». Dans les premières lignes, quelques mots de vocabulaire difficiles se succèdent : « iriser », « fanions », « haubans »… J'imagine que les enfants peuvent demander de l'aide à leurs parents s'ils lisent seuls dans leur coin mais je ne suis même pas sûre que ces mots très particuliers, propres à leur contexte (bien que je ne doute pas que les lecteurs bretons sauront donner la définition de « hauban ») fasse partie du vocabulaire courant de tout le monde. Les dictionnaires (et Wikipédia !) existent, me direz-vous, mais est-ce que tout le monde a le réflexe d'aller y jeter un oeil ? Ce n'est qu'un détail et je m'emporte un peu. Tout ça pour dire que le vocabulaire peut peut-être, être un petit peu difficile pour les plus jeunes lecteurs. Mais c'est un bon moyen de leur faire découvrir de nouveaux mots, évidemment.
Les chapitres sont courts, ainsi que les paragraphes qui les constituent ; les dialogues n'empiètent pas trop sur les descriptions qui offrent des scènes assez imagées… Bref, une lecture fluide et agréable !

Ajoutez à cela de nombreuses illustrations en noir et blanc, style gravures, pour habiller le texte. Celles-ci, en plein page ou prenant plus ou moins de la place autour du récit, sont signées Emilie David et sont très cohérentes avec ce qu'elles accompagnent (ça a l'air bête dit comme ça, mais parfois, les illustrations de romans semblent ne rien avoir à faire avec le texte qu'elles illustrent !). J'ai aimé le coup de crayon de l'artiste, le physique qu'elle offre à chaque personnage et sa façon de jouer avec les ombres.
Le seul petit bémol que je pourrais citer vient du livre en tant qu'objet. Les pages sont épaisses et agréables à tourner mais le livre est un peu raide et j'ai dû plier la tranche pour le confort de ma lecture (pas évident de lire les débuts de phrase sinon !).


Après avoir compris qu'il ne s'agissait pas d'un livre imaginaire mais d'une jolie romance historique, j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre les aventures de la jeune Shana, jeune fille rebelle, bien décidée à épouser celui qu'elle a choisi !
Lien : http://bazardelalitterature...
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