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Critique de belette2911


Après le Mali et le Kenya, j'ai décidé de poser mes valises dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

Chouette, l'apartheid est mort ! Tout va bien, alors ? Ben non, pas vraiment. Certaines mauvaises idées de meurent jamais..

L'Afrique du Sud tourne sur trois pattes et les Township sont toujours un enfer sur terre. Même si les Blancs ont moins de pouvoir, le racisme ambiant a encore de beaux jours devant lui et si certains Noirs ont accédé à des postes, il en reste encore beaucoup qui crèvent à petits feux dans les quartiers miséreux.

Abigail Bukula est l'illustration des Noirs qui ont réussi à gravir les échelons et cette petite bonne femme a un courage monstre, une personnalité fouillée et bien des secrets cachés en elle.

C'est elle qui a survécu au raid, visant des militants anti-apartheid, il y a 20 ans, (en 1985) grâce à un soldat, Leon Lourens. de ce qui s'est passé durant le raid, nous ne le saurons que petit à petit, afin de ménager le suspense.

Si vous cherchez du trépidant, oubliez ce roman. L'enquête n'a rien d'un 24h/chrono, même si elle vous tient en haleine car l'heure tourne, on se rapproche de la date fatidique et il ne faut pas traîner en route.

En fait, l'enquête sert plus à mettre la lumière sur les dysfonctionnements de la société sud africaine et ses vieux démons de l'apartheid qui ne sont pas encore tout à fait mort.

Dans ce roman noir, tout est centré sur les personnages, fouillés, psychologiquement aboutis, dont un récurent : Yudel Gordon (que j'ai découvert ayant commencé par le dernier), juif et ancien psychiatre des prisons ayant fait carrière sous l'apartheid.

Ici, les gens qui ont fait carrière sous l'apartheid ne sont pas tous des salauds de la pire espèce, que du contraire. Les personnages sont bien plus fins et plus complexe que ça. Tourmentés, aussi, d'avoir travaillé sous l'ancien régime.

A contrario, les héros sous l'apartheid ne sont pas toujours des chevaliers purs et bons, certains ont même tout du psychopathe sanguinaire. Pire, certains de ces assassins ont même été récompensé en accédant à des hautes fonctions.

La situation politique du pays fournissait à certains une raison « moralement acceptable » de tuer. Et rien n'a changé sous le soleil. Puisqu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, on ne change pas un pays sans que des innocents trinquent méchamment.

Sans jamais sombrer dans la surenchère, juste avec quelques situations bien décrites ou des dialogues qui font mouches, l'auteur arrive à nous décrire une Afrique du Sud qui se cherche encore, ses fêlures, ses dysfonctionnements, sa misère dans les Township et le racisme qui est toujours présent dans l'esprit de certains.

L'enquête est bien menée, les personnages, à la psychologie fouillée, m'ont entrainé dans une Afrique du Sud qui a mal et l'auteur m'a subjugué avec sa plume simple, mais efficace, perfide aussi, et qui a fait mouche sans sombrer dans le grandiloquent ou le n'importe nawak.

Un roman noir "coup de poing" et un final "coup de pied dans le cul".

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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