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Critique de Gabbe


En 1973, deux militantes féministes états-uniennes, Barbara Ehrenreich et Deirdre English, publient trois essais synthétisant le fruit de leur travail sur les liens étroits entre histoire de la médecine et justifications - prétendument - biologiques de la misogynie. Faisant suite à un premier volume, Sorcières, sages-femmes et infirmières, qui disséquait brillamment la réappropriation des savoirs médicaux des femmes par une élite masculine (à blouse) blanche, Fragiles et contagieuses se focalise cette fois-ci sur deux postulats pseudo-scientifiques avancés par une conception patriarcale des corps et soulignés par une grossière hiérarchie de classes : la robustesse et la fertilité supposées des femmes racisées, ouvrières et prostituées, intimident et se retrouvent ainsi systématiquement associées à la maladie épidémique ; la femme bourgeoise, perçue quant à elle comme soumise à quelque prédisposition dite « hystérique » et souffreteuse, est cantonnée « à l'intérieur » afin d'être maintenue en permanence sous contrôle.
Non dénué d'ironie, un essai percutant sur un sujet encore peu étudié, aux États-Unis comme ailleurs et dont le propos, près de cinquante ans après, ne manque pas de rayonnements tristement actuels.
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