Comme un frisson

Renata écrit, elle vit seule chez elle, c'est le bazar, elle concentre toute son énergie sur son roman qu'elle voudrait faire publier, tout est sur l'ordi portable, qu'elle se fait voler dans la rue, tout son monde semble s'effondrer, le frisson nous prends. J'ai toujours du mal avec les histoires de malchanceux, de ceux qui perdent tout sur un coup de malchance, mais très vit on dérive sur tout autre chose de beaucoup plus profond et riche, il n'y a pas de malchance, il y a un mal de vivre, une violence concentrée en soi, c'est La Fureur de vivre revisitée dans un monde d'aujourd'hui, plus cru, plus déchiré, plus raturé comme le dessin au trait nerveux, frénétique et compulsif, contenant une énergie réprimée prête à exploser. C'est réalisé en bichromie, un dessin au trait noir complété par des surface d'un rouge tirant vers le saumon, le dessin est violent et on plane dans cette ambiance insalubre, Renata n'est plus tout à fait avec nous, et dans ce monde déchiqueté, terrible et romanesque on découvre une forme de beauté hors normes. Cette bande dessinée est comme un frisson délicieusement punk.