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Critique de patriciabiron


Paul El Kharrat s'est fait connaître par sa brillante participation à l'émission télévisée Les douze coups de midi. Dans ce livre, il nous explique ce qui le différencie du commun des mortels, lui autiste Asperger.

C'est la 1ère fois que j'entre par la petite porte, dans la vie d'une personne touchée par ce syndrome. Ce que j'en savais n'est rien par rapport à ce qu'il m'a appris.

De son enfance chaotique à l'acceptation de sa différence, il se souvient surtout de son soulagement lorsque le diagnostic est enfin tombé, après des années d'errance médicale et d'un syndrome méconnu. Il avait alors 16 ans.

Il nous livre tout de son histoire, de ses difficultés d'adaptation dans un monde qui ne correspond en rien à ses aspirations de paix, de justice et de respect de la planète. Il nous confie la souffrance de ses proches, et la sienne, physique et psychologique, avec un cerveau en surchauffe permanente et une hypersensibilité sensorielle qui le contraint à s'isoler. Il nous parle aussi du Mister Hyde qui sommeille en lui, et se réveille parfois.

Il est explicite, sincère et lucide sur sa différence, ne se cache pas derrière ses mots ni ne ment. D'ailleurs il en est incapable. Il évoque son besoin de calme et de routine, son besoin perpétuel d'apprendre et sa passion pour les livres, ses indispensables compagnons de vie. Il évoque sa capacité extraordinaire à mémoriser tout ce qu'il lit, son attirance pour les dates et l'alimentation quotidienne de ses indispensables listes.

Ce livre est à la fois limpide, bouleversant et passionnant. Sa plume est fluide et son vocabulaire riche. Je ne peux m'empêcher d'admirer la lucidité et la sincérité de ce JH fier de ses efforts et qui garde l'espoir légitime qu'ils ne seront pas vains. Utopiste dans l'âme, il rêve d'un monde plus juste mais garde les pieds ancrés dans la réalité et espère progresser encore dans sa gestion de sa différence tout en restant fidèle a celui qu'il est.

Je retiens la citation d'Oscar Wilde qu'il glisse dans l'épilogue « Sois toi-même, tous les autres sont pris ».

Je remercie @harper Collins pour ce service de presse
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