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Critique de zarlineBD


Pour la plupart des gens, Cuba évoque l'esprit révolutionnaire incarné par la figure légendaire du Che, les belles vielles américaines (les voitures donc), les plages de Varadero couvertes d'hôtels all inclusive, et Castro, leader charismatique, aujourd'hui retiré de la scène publique. Mais derrière cette image, se cache un régime qui dirige le pays depuis plus de 50 ans d'une main de fer et viole quotidiennement les libertés fondamentales de sa population.

C'est l'envers de ce décor que raconte Printemps Noir. Thomas Humeau et Maxence Emery ont mis en mots et en images le témoignage d'Alejandro Gonzalez Raga, cubain élevé et nourri d'idéaux de la révolution cubaine, devenu journaliste et défenseur des libertés civiles et politiques. Arrêté en 2003 suite à une rafle dans les milieux civils-réformateurs, il va passer plusieurs années en prison avant d'être libéré et poussé à l'exil.

Cette BD, soutenue par Amnesty International, dénonce une réalité que je trouve aujourd'hui essentielle de diffuser plus largement, pour contrer ce vernis "charmant" qui entoure l'île et dénoncer les abus qui y ont encore cours. La publication de ce témoignage sous forme de bande dessinée, média extrêmement efficace et facile d'accès, est ainsi judicieuse et opportune, en ces temps d'ouverture relative de l'île.

Cependant, en faisant abstraction de tout ceci et en considérant la BD en elle-même, je pense que le récit aurait pu être mieux construit. J'ai eu de la peine à vraiment compatir avec Alejandro et sa famille, car il reste très effacé, surtout dans la deuxième partie du récit. le compte-rendu de son arrestation et de son emprisonnement est comme "dé-personalisé", devenant le reflet du sort réservé à de nombreux cubains mais perdant an passage en intensité et en émotion. Une impression encore accentuée par le dessin, qui ne permet pas toujours de reconnaitre les personnages principaux. Les variations plutôt aléatoires de la palette de couleurs, passant de tons roses à des nuances vertes, bleues, oranges sans réelle logique ou parallèle avec les émotions ou les événements du récit, m'ont aussi parfois perdue. Par contre, j'ai beaucoup aimé l'intégration de photos d'archives.

Une BD pas sans défaut mais un témoignage à lire, sans hésitation, pour mieux comprendre Cuba, cette île si mystérieuse que l'on espère parfois protéger du changement et qui a pourtant tellement besoin de réforme.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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