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Critique de domi_troizarsouilles


En terminant ce livre, je reste perplexe tant il y aurait de choses à dire ! En outre, que puis-je bien ajouter, quand on est à une note de 4,7/5 avec 702 évaluations (sur Amazon) ?! Peu de livres ont autant d'avis je crois, en gardant malgré tout une très bonne note !
C'est donc l'histoire d'Aly (pour Alyson), apprentie écrivain le jour et barmaid dans un « bar à escorts » le soir (je ne sais comment mieux dire), qui vit en colocation avec quatre (puis cinq) magnifiques représentants du sexe opposé, et qui tente peu à peu de promouvoir son premier roman. Elle est amoureuse de son demi-frère Jared, l'un des colocataires – qui, soit dit en passant, n'est en aucune façon ni demi ni entier ni quart de frère, c'est « juste » le fils du type avec qui la mère d'Aly s'est remariée après son divorce ! – mais donc, elle considère que c'est un amour impossible à cause de ce lien non sanguin mais bien établi par le mariage des parents, et parce que ledit Jared est gay. Elle trompe son attirance pour Jared en se laissant séduire… enfin, plutôt baiser ! par le bad boy venu rejoindre la colocation… mais se rend compte au fil des pages que leurs deux mondes sont incompatibles et qu'aucun des deux n'est prêt à aller davantage vers le monde de l'autre, si bien que ça finit par tourner court… mais finalement, c'est avec un autre des colocataires, évidemment inattendu (quoique), qu'elle trouvera l'Amour !

On va commencer par les quelques points négatifs – parce que, oui, malgré ma note enthousiaste, il y a quelques petits points à soulever !
D'abord, je n'ai toujours pas bien compris pourquoi Aly vit dans ce dépotoir constamment enfumé qu'est l'appartement qu'elle partage en colocation ! Certes, on a compris qu'elle est « protégée » par Jared, qui est un certain pivot central dans l'histoire… mais ça ne suffit pas à expliquer pourquoi elle, qui se décrit elle-même comme prude (le mot revient plusieurs fois !), qui a un côté bisounours assumé, peut supporter une seule seconde de vivre dans un milieu baigné de testostérone et où il fait toujours dégueulasse, où tout le monde fume etc. Si le décor est ainsi planté, il est aussi la source de la plus grande invraisemblance du roman !

Ensuite, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire ! J'ai d'abord été « dérangée » par les réflexions qu'Aly se fait à elle-même (en italique), peut-être parce qu'on m'a appris en atelier d'écriture à ne pas utiliser cette figure de style, ou alors de façon parcimonieuse – or, ici, c'est tout le temps, à tort et à travers ! de même, les renvois en bas de page sont extrêmement nombreux, ce qui a un côté énervant … mais peu à peu on s'y fait, car non seulement ils sont souvent un chouïa instructifs, mais toujours rigolos ! Mais surtout, l'histoire ne démarre pas vraiment avant un bon bout de temps… Je me suis surprise plusieurs fois à vérifier : mais à quelle page suis-je donc, à combien de pourcents ? Je ne l'ai pas noté sur le coup, mais c'est à 37% il me semble que tout à coup j'ai enfin accroché, mais je ne me rappelle pas non plus ce qu'il s'est passé de particulier dans le roman à ce moment-là… Et puis bon, à 50%, j'avais compris comment se terminerait le roman, avec un petit doute certes, car l'auteure a parsemé le tout de surprises et de rebondissements, mais on y était dans les grandes lignes !

Enfin, le pire dans tout ça, ce sont les fautes de français ! Je n'en ai relevé que deux, mais elles sont récurrentes, typiques de réseaux sociaux… où je laisse passer, l'important c'est de communiquer ! mais pas dans un livre aussi lu !
En petit 1 : la terminaison du futur de l'indicatif à la 1re personne du singulier est toujours en –ai ! Sans s final !! La terminaison en –ais, c'est le conditionnel ! La faute est ultra-courante, mais pas mois dérangeante. En effet, dans ce roman, à de nombreux endroits (que je ne me suis pas amusée à relever, mais ça pourrait se faire si besoin), c'est clairement au futur que la phrase est construite… mais le futur est devenu conditionnel à cause de la mauvaise orthographe, et du coup, soit ça n'a plus de sens, soit on doit corriger soi-même pour que ce soit acceptable…
Et en petit 2 : une faute moins présente, simplement parce que le mot n'est utilisé que quelques fois… Je consulte d'abord le Larousse en ligne. Tache = Marque laissée par une substance salissante. Tâche (oui, oui, avec un accent circonflexe sur le a) = Travail, ouvrage à faire dans un temps déterminé et à certaines conditions. Dès lors, comment peut-on faire des tâches (avec le chapeau chinois) en se salissant ???
Bref, ces deux fautes sont, comme je l'ai dit plus haut, récurrentes par « monsieur-tout-le-monde » sur les réseaux sociaux, mais à mes yeux inadmissibles dans un livre.

Alors, pourquoi j'ai quand même adoré ce livre ?
Parce que ça claque, ça tourne, ça rebondit, ça virevolte, c'est plein de vitamines ! ça disjoncte aussi pas mal, on est d'accord, mais on est avertis dès le début. le style est tout ça à la fois, et entièrement assumé, et ne faiblit pas un seul instant !
Les personnages sont très typés, voire caricaturaux et inévitablement un peu « cliché », mais justement : c'est ça qui les rend attachants et même crédibles, chacun à leur façon ! Il y a en chacun une couche de sensibilité, bien cachée par le langage de l'auteure, mais il suffit de gratter un peu pour les trouver tout simplement « humains », et l'envie d'en savoir plus… On regrettera seulement que le fameux Charlie soit resté si mystérieux du début à la fin !
Si la narration est très longue pour une intrigue assez banale au final (et, comme je disais plus haut, « résolue » dès la moitié du livre), on ne se lasse jamais des plus ou moins grands rebondissements – j'ai adoré l'épilogue.. aheum, je n'en dirai pas davantage, car ce serait spoiler, ce que plus d'un autre lecteur a fait dans les autre critiques, dommage… Mais surtout, je n'arrive pas à deviner si c'est « fait exprès » ou si c'est tout à fait par hasard (et moi qui me remue un peu trop les méninges), mais l'auteure touche du doigt quelques thématiques qui posent question. Outre l'homosexualité, il y a une foule d'autre sujets : les premiers pas d'un écrivain dans un monde de requins et, lié à ce dernier, ce que peut faire (ou non) une critique littéraire ; les groupes de musique à succès et leurs groupies décérébrées, les relations familiales parfois compliquées (a fortiori dans une culture très traditionaliste), le passage de « l'adulescent » (ces jeunes adultes qui, même à plus de 20 ans et ayant déjà une vie active, ont encore les deux pieds dans l'adolescence) à l'adulte qui assume ses choix et sa vie à 100%.
On pourrait aussi parler des scènes de sexe, très nombreuses, assez descriptives et dès lors réalistes… et à vrai dire, pas désagréables du tout ! J'ai lu l'une ou l'autre critique qui les trouvait pas assez documentées, notamment quand on est proche du BDSM… mais doivent-elles l'être ? Elles ont l'air « vraies », tout simplement, et propres aux personnages de ce roman, donc, une fois encore : elles sont tout à fait crédibles !
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