Les hommes bons

Une fresque historique qui nous embarque vers des pans rarement explorés de l'histoire - et rien que pour cela déjà, ce roman vaut le détour. Dans le sillage de Mabó, Guanina, Ayala, habitants d'Ayiti, nous découvrons la civilisation des Taïnos au XVIe siècle. La plume efficace nous plonge au coeur de leur quotidien d'abord, puis dans leurs luttes avec des peuples des îles voisines dans un premier temps... mais surtout, ensuite, avec les Conquistadors. le récit est jalonné tantôt de moments intimes, tantôt de grandes scènes qui rappellent volontiers "1492, La Conquête du Paradis", "La Controverse de Valladolid" ou encore "Le Nouveau Monde" - mais du point de vue des habitants de ces îles.
L'auteur a une maîtrise certaine de la culture des Taïnos. Il nous emmène, avec des scènes vivantes, côtoyer leurs rites, leurs coutumes, leurs habitudes vestimentaires, religieuses, gastronomiques... Peu à peu, on suit la descente en enfer - que ce soit par le fer, le travail ou les maladies - de habitants des îles du Nouveau Monde, au gré des aventures de figures auxquelles on s'attache. J'ai apprécié enfin la grande galerie de personnages, que ce soit parmi les Conquistadors que chez les locaux - sans oublier des moines, des esclaves Noirs...
Une somme que ce récit qui prend le temps de se déployer, mais qui vaut qu'on y fasse escale.