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Critique de TerrainsVagues


La femme en vol et c'est le lecteur que je suis qui plane.
Jamais je n'aurais lu ce titre d'Ile Eniger si une babelioteuse ne me l'avait pas gentiment prêté.
Merci Sirenna.

Madame Eniger, comme je viens de le dire, jamais je n'aurais tenté de vous lire autrement qu'à travers vos recueils de poésie car j'avais comme une appréhension. La crainte qu'une partie de la magie qui se dégage d'eux ne se dissipe, la peur que le charme se rompe au contact d'un format moins « aérien ». J'avoue avoir eu peur que mon doute devienne certitude pendant les premières pages, une bonne cinquantaine quand même. Peut être m'étais je conditionné à l'avance et qu'il ne pouvait donc en être autrement. J'ai eu peur car tout semblait trop « normal », ce normal que la plupart d'entre nous appellent bonheur. Juste une famille comme tant d'autres, d'apparence heureuse avec ce ronronnement en bruit de fond qui allié au temps, endort, routine éloigne, sépare.
Pardonnez-moi ce manque de confiance, j'ai presque honte.
Si les recueils que j'ai eu le bonheur de lire comme « La pile de livre », « Celle qui passe » « le chemin encore » pour ne citer qu'eux, avaient résonné si fort en moi, s'ils m'avaient troublé au point de me dire que j'avais l'impression de vous connaitre, « La femme en vol » a confirmé cette sensation. Je vous connais.
Qu'il est déconcertant de lire page après page l'histoire d'une femme avec qui l'on vit depuis dix ans. C'en est même perturbant tant les similitudes de vos parcours m'interrogent…
Cette quête d'absolu, cette rébellion saine contre les conventions alliée avec un franc parlé, ces convictions partagées et assumées quoi qu'il en coute, ces essentiels communs qui font de vous des gens « différents » et puis ce rapport à l'écriture, à l'art, au monde, aux hommes, que de coïncidences au fil de ces pages.
Si j'avais eu ce livre entre les mains quelques années plus tôt, j'aurais évité de lui dire parfois, moi aussi, qu'elle était « trop ». Même si j'ai encore de temps en temps du mal à l'admettre, car trop souvent « faible », vous êtes toutes les deux dans le vrai.
J'aime votre écriture madame Eniger. Votre révolte associée à la douceur de votre plume, il ne peut y avoir plus beau poème. Ce poème qu'est l'Amour, ce poème qu'est la vie, vous et vos compagnons de route lui rendez hommage dans le quotidien malgré les embûches de la normalité, cette conscience en mort clinique qui nous caractérise en général. Tout ce que je peux souhaiter, c'est rejoindre un jour votre chemin. En attendant j'ai encore quelques uns de vos « carnets » à savourer pour mon plus grand plaisir, quelques combats à oublier pour avancer et surtout une promesse envers moi à tenir.
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