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Critique de Dorian_Brumerive


Adolphe d'Ennery fut un des auteurs les plus révérés du théâtre du XIXème siècle. Sa flamboyante réussite, à une époque où le théâtre était le plus important divertissement collectif parisien, est exemplaire à bien des titres. Car au départ, le jeune Adolphe Philippe, de son vrai nom, issu d'une famille pauvre et nombreuse, n'avait que peu de chances d'embrasser un jour la carrière des lettres. Jeune commis dans un petit magasin de nouveautés (ce que l'on appellerait aujourd'hui un magasin d'accessoires), il se vit proposer, pour arrondir ses fins de mois, d'incorporer ponctuellement ce que l'on appelait « la claque », une intrusion organisée de faux spectateurs dans les salles de théâtre, payés pour huer la pièce et les acteurs, et entraîner le public à faire de même. Cette pratique était, en théorie interdite, mais il était impossible de la réprimer, vu que rien ne pouvait prouver que la colère d'un spectateur soit feinte. Aussi des auteurs ennemis ou des théâtres rivaux payaient-ils une dizaine de trublions pour tenter de couler une pièce, parfois d'ailleurs sans succès, le principe étant connu, et les gueulards expulsés parfois brutalement.
Le jeune Adolphe Philippe se retrouva donc pour la première fois de sa vie dans un théâtre, engagé pour troubler des pièces qui n'en furent pas moins pour lui une révélation. Grâce à ses employeurs, il se fit un réseau de connaissances dans le milieu théâtral, et en 1831, à seulement vingt ans, il fit jouer sa première pièce, en adoptant comme pseudonyme le nom de sa mère (Dennery), auquel il ajouta une apostrophe pour lui donner un air aristocratique. Ce premier essai connût un succès remarquable. Quittant alors son emploi, Adolphe D'Ennery démarra une carrière prolifique de dramaturge qui devait s'étaler sur plus d'un demi-siècle. Il a laissé à la postérité près de deux cent pièces, et comme si cela ne suffisait pas, il a aussi signé le livret d'un opéra de Jules Massenet, et collaboré à l'adaptation théâtrale de nombreux romans populaires, dont ceux de Jules Verne, dont il devint un ami proche, et qui fut même témoin à son mariage.
Notons qu'Adolphe D'Ennery écrivit rarement seul. C'était un homme qui avait des idées, des fulgurances, des innovations en matière de personnages et de situations, mais il ne fut jamais un grand littéraire, et délégua volontiers la rédaction de ses pièces à des collaborateurs, plus ou moins crédités, dès qu'il fut assez riche pour financer leur main d'oeuvre.
En 1874, Adolphe D'Ennery connaît son plus grand succès avec une pièce intitulée « Les Deux Orphelines », qui sera révérée pendant presque un siècle, avant d'être progressivement regardée comme une tragédie lacrymale boursouflée, assez archétypale d'un théâtre malsain et voyeuriste, destiné principalement à un public féminin et peu instruit.
« Les Deux Orphelines » narrait l'histoire dramatique de deux jeunes filles élevées comme des soeurs, dont l'une, Louise, la cadette, est aveugle, tandis que l'autre, Henriette, l'aînée, voit normalement et lui sert de chaperon. Toutes deux, originaires d'Évreux, voyagent en direction de Paris à bord d'une diligence, aux alentours de l'année 1780, pour y rejoindre un lointain cousin qui a bien voulu s'occuper d'elles. Mais alors que la diligence fait une pause, afin de laisser aux passagers l'occasion de se dégourdir les jambes, le fiacre du marquis de Presles passe sur la route, et le marquis remarque Henriette Gérard, alors que sa petite soeur est restée dormir dans la diligence. le marquis fait arrêter son fiacre pour lui conter fleurette, mais Henriette, élevée dans un rigorisme chrétien, refuse de l'écouter. Hélas, pour elle, le marquis de Presles est un homme pervers, qui ne supporte pas que l'on repousse ses avances, et repartant vers Paris, il fomente un plan machiavélique.
À peine les deux jeunes soeurs arrivent elles à Paris que le marquis de Presles fait enlever Henriette par des hommes de main, qui l'endorment avec un narcotique, puis l'emportent dans un fiacre. La petite Louise se retrouve donc seule et abandonnée, aveugle, dans un Paris où elle ne connaît personne, et elle finit par se faire recueillir par une vieillarde hideuse et cruelle, la mère Frochard, vivant essentiellement de mendicité, et qui se dit que cette jeune aveugle serait un plus pour le budget de la famille, laquelle est constituée de deux fils, Jacques, un vaurien brutal, et Pierre, son frère cadet, un jeune homme boiteux qui n'en est pas moins rémouleur, car c'est un garçon honnête qui veut gagner sa vie en travaillant.
D'abord heureuse, car se croyant hébergée par de braves gens charitables, la pauvre Louise déchante vite quand elle comprend que la mère Frochard ne souhaite pas l'aider à retrouver sa soeur, et veut la forcer à mendier. Or, même aveugle, Louise refuse de s'abaisser à la mendicité, c'est une question de principe. La mère Frochard va donc se livrer sur elle à d'incessantes tortures : chhaque jour, Louise est battue, affamée, injuriée, humiliée, sans pouvoir se défendre du fait de sa cécité. Les violences verbales et physiques subies par la pauvre Louise sont directement à l'origine du succès que rencontra la pièce, tant la crudité de ces scènes atteignait un niveau de sadisme rarement vu auparavant sur la scène d'un théâtre.
De son côté, Henriette s'est réveillée chez le marquis de Presles, lequel a organisé une partie fine dont la jeune Henriette doit être, malgré elle, la cerise sur le gâteau. Sauvée in extremis par un invité, le chevalier Roger de Vaudrey, qui s'est senti étrangement ému en entendant la jeune fille refuser de participer à l'orgie et demander assistance pour sa soeur abandonnée, Henriette se trouve placée comme modiste chez une couturière, et se confie au chevalier de Vaudrey, qui ne tarde pas à tomber amoureux d'elle, et annonce même à son oncle, le comte de Linières, lieutenant (c'est-à-dire préfet) de police, sa volonté de l'épouser lorsque Louise aura été retrouvée.
Mais M. de Linières refuse à son neveu la lubie d'épouser une orpheline sans dot, probablement une intrigante. Sentant qu'il ne fera pas plier son neveu, le comte de Linières fait arrêter Henriette pour prostitution, et l'envoie à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, qui sert alors de dépôt pour les filles perdues en attendant qu'elles soient expédiées en Guyane pour satisfaire les plaisirs des colons.
Heureusement pour Henriette, le docteur Hébert, chargé d'examiner les jeunes femmes pour détecter d'éventuelles maladies vénériennes, a suffisamment d'expérience pour se rendre compte qu'Henriette n'a pas le profil d'une prostituée, et en l'écoutant raconter son histoire et celle de sa soeur, il se souvient alors avoir aperçu une jeune fille aveugle et infiniment triste mendier sur les marches de l'Église Saint-Sulpice, sous la contrainte de la mère Frochard, une mendiante agressive qu'il connaît de réputation. Suivant son instinct, le docteur échange l'identité d'Henriette contre celle d'une prostituée décédée la veille, et fait ainsi libérer la jeune fille, laquelle se précipite à la maison de la mère Frochard pour récupérer Louise.
On s'en doute, la mère Frochard voit débarquer d'un mauvais oeil cette grande soeur qui veut récupérer celle qui est devenue son gagne-pain. Elle ordonne alors à son fils Jacques de tuer Henriette, mais Pierre-le-boîteux, en dépit de sa fragilité, s'y oppose et finit par poignarder son grand frère, qui s'écroule, frappé à mort. La mère Frochard, devant ce spectacle tragique, voit sa raison flancher et se laisse tomber à terre, complètement apathique. Pierre ordonne alors aux deux jeunes filles de s'enfuir.
Elles rejoignent alors le chevalier de Vaudrey, et le hasard faisant toujours bien les choses, on apprendra que la petite Louise, abandonnée enfant sur le parvis de Notre-Dame, était le fruit d'une erreur de jeunesse de la comtesse de Linières, laquelle ne s'était totalement jamais remise de cet acte désespéré. Dès lors que Louise est reconnue comme la fille naturelle de son épouse, M. de Linières n'a plus aucune raison d'empêcher son neveu d'épouser Henriette, en un siècle où les mariages entre cousins étaient bien vus. Et voilà comment tout est bien qui finit bien.
Aujourd'hui, ce drame nous parait terriblement désuet et nanardesque, mais en son temps, il mélangeait subtilement le portrait d'une misère sociale âpre, héritée d'Eugène Sue, avec un mélodrame promouvant les valeurs conservatrices et aristocratiques, ouvrant les auspices d'une prompte ascension sociale aux âmes pures et empreintes de charité chrétienne. Il y avait là une recette efficace, assez proche dans l'esprit des « Misérables » de Victor Hugo, et qui, non seulement, envoûta bientôt toute la France, mais aussi plusieurs autres pays, où la pièce « Les Deux Orphelines » fut traduite et jouée sur scène.
Ainsi, la première adaptation cinématographique de cette pièce, « Orphans Of The Storm », fut réalisée aux États-Unis, en 1921, par le célèbre D.W. Griffith, auteur du controversé « Naissance d'une Nation », avec dans le rôle des deux orphelines les véritables soeurs Lilian et Dorothy Gish. La première adaptation parlante est due à Maurice Tourneur, en 1933, et c'est assurément la plus fidèle. Elle révéla d'ailleurs, dans le rôle d'Henriette, la jeune Renée Saint-Cyr, future mère du réalisateur Georges Lautner. Il existe également une adaptation italienne en 1965 et un téléfilm français diffusé à la télévision en 1981. Bref, pas moins de quinze films ont été mondialement tirés de cette pièce de théâtre, auxquels on peut ajouter « Les Deux Orphelines Vampires » (1997) du réalisateur underground Jean Rollin qui, sans véritablement traiter de la même histoire, reprend les personnages d'Henriette et Louise Girard, en faisant d'elles deux filles vampires qui sont aveugles en journée, vampires la nuit, et sont même, au début du film, sous la coupe d'un docteur nommé Dennery.
Ceci pour dire l'énorme impact qu'a eu depuis un siècle et demi , « Les Deux Orphelines », dont Adolphe D'Ennery, dès la fin des années 1870, envisagea lui-même une adaptation commerciale en roman-feuilleton. C'était d'ailleurs une démarche très originale, car s'il était souvent arrivé qu'un roman-feuilleton soit adapté en pièce de théâtre, l'inverse ne s'était jamais fait. Il est vrai qu'il est plus facile de réduire un pavé en quelques scènes fortes, que de prendre une pièce de théâtre, dont les dialogues font à peine une soixantaine de pages, pour en tirer un roman de plus de 1000 pages. Mais, probablement influencé par le succès que son neveu, Pierre Decourcelle, avait rencontré avec son propre chef d'oeuvre du roman-feuilleton, « Les Deux Gosses » (1878-1880), Adolphe D'Ennery avait pris la décision de faire publier sous son nom un roman-feuilleton en deux tomes, exploitant sa pièce à succès. Restait à savoir qui s'en chargerait.
Hélas, le mystère demeure complet sur l'identité du véritable auteur de ce livre.
On ignore comment et dans quelles conditions Adolphe D'Ennery fit affaire avec les éditions Jules Rouff, et il est probable que dans l'urgence, plusieurs plumes maison associèrent leurs talents pour pondre, en quelques mois, pas moins de 1604 pages d'une histoire qui, aussi émouvante soit-elle, ne se prêtait pas à un tel développement. le peintre déjà renommé Édouard Riou dût signer, sans doute en un temps record, pas moins de 150 gravures. Ce serait excessif d'affirmer que le résultat fut à la hauteur des attentes, mais l'exercice de style, et un certain nombre d'excellentes trouvailles, font que la lecture de ce pavé incongru est moins déplaisante qu'on pourrait s'y attendre.
Déjà, pour ce roman, les auteurs ont convenu d'ajouter une troisième orpheline : Marianne Vauthier. Henriette et Louise la croisent brièvement quand elles arrivent à Paris. Il s'agit en fait de la compagne de Jacques Frochard, qu'il tyrannise de son emprise et pousse à la délinquance. Au moment où Henriette et Louise croisent son chemin, Marianne est décidée à se jeter dans la Seine pour fuir ce compagnon qui l'avilit. Les paroles bienveillantes et paroissiales d'Henriette et Louise la convainquent de chercher une rédemption avant de songer à mourir. Marianne décide donc de se livrer à la police, forte des crimes qu'elle leur avoue avoir commis. Dès lors, elle disparait du récit et ne réapparait qu'à la fin du premier tome, alors qu'elle revoit Henriette à la Pitié-Salpêtrière où elle a été confinée par M. de Linières. C'est là que le personnage de Marianne va prendre véritablement toute son importance. En effet, Henriette échappe à la déportation à la Guyane, non pas parce que le docteur fait croire qu'elle est décédée, mais parce que Marianne se fait passer pour Henriette Gérard, afin de se sacrifier pour elle et d'obtenir du Ciel sa rédemption.
Le deuxième tome suit d'abord la destinée de Marianne en déportation, c'est-à-dire qu'il enchaîne sur un deuxième roman artificiellement incrusté dans le premier où il n'est plus question des deux orphelines. Et autant l'avouer, ce roman-là est bien plus intéressant que le premier. En effet le drame lacrymal cède soudainement la place au roman d'aventures exotiques. Embarquée à bord du navire qui doit l'emmener en Guyane, Marianne se trouve confrontée d'abord à l'attaque d'un requin fou qui saute jusque sur le pont de la goélette et plante ses dents dans le mat du navire. Il faut découper le squale en morceaux pour qu'il lâche prise. Ensuite, un incendie se déclenche dans la cale. Les marins coulent le bateau à la hache, pour ralentir la progression des flammes, afin que l'équipage ait le temps de gagner les embarcations de sauvetage, et de rejoindre la Guyane toute proche.
Durant ce péril, l'attitude dévouée et le sang froid de Marianne font une forte impression sur le lieutenant Charles d'Ouvelles, le commandant du navire des déportées. D'autant plus que pour lui, Marianne est Henriette Gérard, prisonnière politique contrainte à l'exil, auquel on lui a demandé personnellement d'accorder un traitement de faveur. de ce fait, en Guyane, elle est logée à l'écart des autres prisonnières, échappe à la prostitution, et même aux mariages forcés avec des colons, au grand dam de Gaspard Rabusson, un soldat de l'armée coloniale qui avait remarqué Marianne, et la voulait pour lui. Pensant que le lieutenant d'Ouvelles se la réserve injustement, vu que lui est libre de quitter la Guyane et n'est pas tenu de prendre femme, Rabusson se promet de lui reprendre Marianne par la force.
Ce court roman guyanais est assez savoureux, d'autant plus qu'on y apprend des choses insoupçonnées sur la Guyane, comme le fait qu'on peut lutter contre un cobra-capello, un serpent "sauteur" fort répandu, en lui mettant à proximité un bol de lait. Comme chacun sait, les serpents adorent le lait, et donc le dangereux reptile plonge dans le bol de lait pour le boire et, fatalement, s'y noie ou s'y fait piéger…
Si, si, je vous assure…
L'histoire d'Henriette et Louise en France reprend ensuite son cours, avec quelques variantes bien racoleuses. Ainsi, lorsque les deux orphelines se retrouvent chez les Frochard, et que Pierre tue son frère aîné, la mère Frochard perd la raison, mais souffre quelques heures après d'un regain d'alcoolisme, au point de tuituber une bougie à la main, et d ela faire tomber sur sa robe. Elle s'enflamme alors (l'illustrateur a tenu à nous montrer cette scène) et fint par incendier toute la maison. Heureusement pour lui, Pierre Frochard était allé chercher le docteur Hébert pour faire constater la mort de Jacques, mais en revenant, les deux hommes retrouvent la maison réduite en cendres. le docteur Hébert pense que c'est aussi bien comme ça, puisque le cadavre de Jacques a brûlé lui aussi, et donc avec lui, la preuve du meurtre commis par Pierre Frochard. Hébert décide de ramener le jeune boîteux chez lui, afin de l'éduquer, de le vêtir correctement, et même, de lui redresser la jambe à coups de marteau (???). Et comme ce bon docteur sait vraiment tout faire, il guérit aussi la cécité de Louise qui n'était due qu'à une mauvaise conjonctivite. Il ne reste donc plus qu'à marier les deux ex-handicapés...
Enfin, bon, nous voici déjà arrivés à la fin de l'histoire, mais il reste encore 300 pages à combler. Que faire ? Et bien, l'un des mystérieux auteurs de ce récit décida ceci : le comte de Linières consent au mariage de son neveu avec Henriette, mais avant cela, pour faire honneur à son nom, Roger de Vaudrey doit aller réaliser quelques hauts faits d'armes en Amérique, où se déroule la guerre d'indépendance des États-Unis, et où la France soutient les colonies américaines contre le vieil ennemi anglais. Vaudrey s'embarque et, peu de temps avant d'arriver, sa goélette va croiser des navires anglais. Et vlan ! Nous voici partis pour 150 pages de roman de piraterie, on ne peut plus classique dans le genre, mais tout de même un peu mou et bien trop long. Une fois arrivé aux États-Unis, Vaudrey croise le chemin du lieutenant Charles d'Ouvelles, venu avec sa compagne Marianne Vauthier, envoyés eux aussi depuis la Guyane pour aider les colonieds américaines.
Mais parmi ces renforts, il y a le fameux Gaspard Rabusson, soldat amoureux de Marianne, qui profite du chaos général pour kidnapper la jeune femme, avant de se la faire lui-même enlever par un chef indien. Et vlan ! 150 pages de mieux en western poussif et militaire pour délivrer la belle Marianne du méchant Indien. Là aussi, cette ultime diversion est plus que superflue, et n'atteint évidemment pas la qualité de l'étape guyanaise. Mais les 300 pages manquantes sont enfin bouclées, et il ne reste plus qu'à ramener tout ce petit monde en France, afin que lors d'une belle cérémonie, Henriette, Louise et Marianne puissent se marier le même jour avec leurs trois chevaliers-servants. C'est beau, n'est-ce pas ?
« Les Deux Orphelines » est donc un collage extrêmement incongru de plusieurs romans d'aventures - peut-être des manuscrits inutilisés qui traînaient quelque part, que l'on a greffés, de manière plus ou moins inspirée -, à une pièce théâtrale déjà étirée au maximum, et qui n'en semble que plus statique. le résultat, d'ailleurs, est sans appel : il se passe autant de choses dans 10 pages du deuxième tome que dans les 840 pages du premier.
(SUITE ET FIN DANS LES COMMENTAIRES)
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