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Critique de Romileon


C'est un « drôle » d'hommage qu'Annie Ernaux rend à son père. Je devrais plutôt un étrange hommage…
Ouvrier d'abord, puis à force d'efforts, d'économies, devenu petit commerçant, cet homme du peuple a en quelque sorte réussi puisque lui et sa petite famille, à savoir sa femme et sa fille, n'ont jamais manqué de rien.
Certes il ne lit pas de romans, ne va pas au musée, écoute la radio dans son petit café et s'il ne sourit jamais sur les photos, c'était un homme gai qui aimait rire, faire rire, chanter.
Il a conscience de ses lacunes en terme d'instruction et est mal à l'aise quand il doit côtoyer des personnes plutôt bourgeoises ou disposant d'un statut supérieur au sien. Mais enfin, qui n'a jamais ressenti parfois ce petit malaise de ne pas être à la hauteur de son interlocuteur.
J'ai été gênée par cette lecture.
Je l'ai déjà dit, je pensais à un hommage et je l'ai reçu comme un compte-rendu d'observations détachées faites par Annie enfant puis ado, avec un regard dénué de la moindre bienveillance, froid, avec même un sentiment de plus en plus affirmé de sa supériorité face à l'écart croissant qui s'installe entre elle instruite et lui qui ne l'est pas.
Et pourtant, entre les lignes, de temps en temps, il y a des réminiscences de bons moments passés avec cet homme foncièrement honnête, travailleur, joyeux.
Je ne sais plus trop quoi penser de ce texte car il faut quand même une sacrée honnêteté pour révéler ainsi des sentiments si peu amènes.
Enfin de sentiments. Non. Il n'y en a pas d'exprimés.
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