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Critique de Sallyrose



Sur la page Wikipedia consacrée à l'auteure, on peut lire ceci : « Son oeuvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique, entretient des liens étroits avec la sociologie ».
Ce court récit en est le symbole.
L'auteure nous fait part de ses observations sur plusieurs mois de ses déambulations dans un immense supermarché d'un centre commercial de la région parisienne. Elle décrit les rayons, les clients, les employés et donne une place à chaque univers dans le coeur même de notre société.
Elle ne les dénigre pas, nous ne sommes pas dans la condamnation des temples de la consommation. Non, elle met dans le contexte de nos quotidiens la place de ces centaines de mètres carrés que la plupart d'entre nous arpentons environ une fois par semaine.
« Un relevé libre d'observations, de sensations, pour tenter de saisir quelque chose de la vie qui se déroule là. »
Et c'est passionnant, même pour moi, la phobique des courses qui est prise de vertiges dans la moindre des supérettes de quartier.
« …l'hypermarché est pour tout le monde un espace familier dont la pratique est incorporée à l'existence, mais dont on ne mesure pas l'importance sur notre relation aux autres, notre façon de « faire société » avec nos contemporains au XXIème siècle. Or, quand on y songe, il n'y a pas d'espace public ou privé où évoluent et se côtoient autant d'individus différents… ».
En tant qu'écrivain, elle s'était étonnée il y a longtemps de l'absence de ces lieux dans la littérature. « Début des années 70. (…) je m'étais demandé pourquoi les supermarchés n'étaient jamais présents dans les romans qui paraissaient, combien de temps il fallait à une réalité nouvelle pour accéder à la dignité littéraire. »
Je ne sais pas si aujourd'hui on peut parler de dignité littéraire, voire même de dignité tout court. Il est vrai que ces lieux de consommation n'échappent plus aux romans puisqu'ils font partie intégrante de notre mode de vie. Nous arrivons quand même à une époque où l'effet délétère de ces grandes surfaces a dépassé le stade de la rumeur et l'on déplore chaque jour le désert des communes au profit des centres commerciaux, la fermeture de tel artisan du commerce de bouche.
Je ne vais pas essayer de me guérir de mes vertiges sous les néons éclairant les linéaires de pâtes et de boîtes de conserve mais je recommande la lecture de ce roman qui illumine une corvée d'une aura particulière.
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