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Critique de Jultomten


J'ai reçu grâce à la masse critique Babelio le roman policier La chute d'un auteur de Catherine Espinasse alors que je l'avais visiblement coché sans même m'en rendre compte. Qu'à cela ne tienne, j'ai profité de mes vacances pour le découvrir et, si je ne peux pas dire que j'étais déçu vu le peu d'attentes que j'avais face à l'objet-livre, je n'ai pas du tout été convaincu par cette enquête.

Déjà parce que l'enquête même n'est pas nécessaire : dès la soixante-troisième page du livre, on sait qui a tué W et pourquoi il l'a fait. Difficile dès lors de s'intéresser à l'investigation de la commissaire qui débarque une trentaine de pages plus tard dans un roman qui continue malgré tout de se présenter sous la forme d'un whodunnit classique. Et d'un autre côté, il valait peut-être mieux ne pas nous faire miroiter un suspense haletant parce que le meurtre et le mobile nous auraient parus bien simpl(ist)es s'ils nous avaient été révélés au terme d'une série d'interrogatoires menés par une commissaire bien fade.

La seule interrogation qu'il nous reste au fil du livre est de savoir qui est le père de Valentine, la jeune gouvernante qui a trouvé le corps de l'écrivain polonais dans les douves du château où devait commencer un colloque consacré à son oeuvre. Problème : on s'en contrefiche de savoir qui est le père de Valentine et la question ne nous aurait même jamais traversé l'esprit si elle n'avait pas été soulevée par l'autrice avec très peu de subtilité. Autre problème : alors même qu'on n'a absolument aucune envie de chercher à deviner qui est le père de cette chère Valentine, on l'identifie sans trop de difficulté dès sa première mention et il finit d'ailleurs par le dire à un autre personnage, une trentaine de pages avant la scène finale où cette chère jeune fille le découvre avec surprise sans que ça ne nous provoque la moindre émotion (vu qu'on le savait déjà sans que ça ne nous intéresse le moins du monde). Je cherche encore le "final inattendu" qui nous est promis sur la quatrième de couverture.

Mais du coup, quel intérêt de faire un roman policier sans aucune révélation à la fin ? Peut-être n'était-ce qu'un prétexte pour l'autrice de dresser un portrait de deux classes sociales qui se rencontrent : d'un côté la bourgeoisie sachante des intellectuel·les parisien·nes, de l'autre les domestiques qui sont là pour les servir. Sauf que ce livre arrive près de 80 ans après La Règle du jeu de Renoir, qui a créé un précédent en la matière, et qu'il n'apporte rien de nouveau ni ne sort d'une vision stéréotypée des universitaires snobinard·es et des villageois·es dénué·es de toute appétence culturelle. Dommage.

Malgré tout, le roman de Catherine Espinasse a l'avantage de se laisser lire. La plume de l'autrice est même plutôt agréable. C'est déjà ça.
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