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Critique de cicou45


Qu'elle a été douloureuse cette lecture pour moi et pourtant, ô combien libératrice ! Lorsque j'ai rencontré l'auteures pour une interview pour un journal départemental pour lequel j'écris des articles de temps à autre et qu'elle m'a décrit en quelque mots de quoi traitait son nouvel ouvrage, j'ai dit : Oui, je le lirai mais pas tout de suite car c'était trop pour moi, trop de coïncidences qui se superposaient à mes blessures non cicatrisées et pourtant, c'est un comble : ce n'est pas moi qui sui morte du VIH mais mon oncle Thierry à qui je tiens à rendre hommage ici ! Il avait trente-huit ans.

Roland, notre protagoniste, lui, en a trente-neuf et contrairement à mon oncle, lui, c'est de par son homosexualité, qu'il a mis du temps à accepter, non pas pour lui mais en raison du regard des autres, dans une époque soixante-huitarde où celle-ci commence enfin à être acceptée comme "normale" et non pas comme une maladie ou une étrangeté qui dérange. Lui et ses amis sont jeunes et prêts à refaire le monde. Ils ont chacun leurs idées mais se complètent à merveille. Décidés à s'installer dans la maison familiale de Roland, aux Charmes, ils savent qu'ils devront tout refaire mais ils y croient, prêts à s'éloigner un temps de l'agitation parisienne et à vivre en communauté. Tous très libertaires, il n'y a pas de tabous ni de malaise entre eux même si parfois, des scènes éclatent pour des divergences d'opinion. Puis, l'annonce de la maladie de Roland, le VIH, qui en était à ses débuts en France dans les années '90 tombe. Violette, sa mère, en est ravagé mais dans un premier temps, pas eux qui sont déterminés, et Roland le premier à sucer la vie jusqu'à la lie, à la dévorer, renouant avec ds escapades parisiennes mais lorsque la maladie se dégrade, il faut se rendre à l'évidence. Gabrielle, son premier amour, sera auprès de lui bien sûr puisqu'ils ont toujours plus ou moins cohabité, malgré le fait qu'elle soit mariée, tout comme Patrick, Jean, Lux et les autres...Ils n'étaient qu'une poignée mais liés comme un roc que seul la mort pourra briser...et encore !

Un roman où Monique Etienne fait de nombreux flash-backs pour décrire tous ce qui a été bouleversé en ces années '70, la libération sexuelle des femmes, le droit à l'avortement qui n'arrivera que plus tard mais qui était à l'époque pratiqué de manière clandestine, sujets politiques et sociaux ! Une écriture envoûtante qui amène le lecteur sur de nombreux sujets, à 'époque sensibles mais à réfléchir tout de même énormément sur de nombreux d'entre eux ! Des personnages extrêmement attachants ! Une lecture que je ne peux que voue recommander mais pour moi, il va me falloir un peu de temps pour m'en remettre et crois que je vais passer à quelque chose de beaucoup plus léger mais je l'ai fait, j'ai lu cet ouvrage même si, encore une fois, cela fut très éprouvant mais, pour qui ne le serait-ce pas ?
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