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Critique de coffret


J'ai renoncé, sans regret. le sujet m'intéresse mais je n'ai pas pu terminer.


Trop rigide, trop coincé, voilà l'impression que j'en retire. Je crois qu'il le dit lui-même : le mieux est l'ennemi du bien. Autoportrait en érection en est l'illustration.


J'ai trouvé le style pas naturel, froid, distant. Pas d'élan, pas de feu sacré, un ensemble laborieux et répétitif. Des chapitres façon devoir sur table, trop de termes cliniques, trop de « on » là où j'aurais préféré un vrai « je » affirmé et développé.


Bref, je n'ai pas vu l'âme de Fabert, je n'ai vu que son besoin d'avoir l'air de. J'ai vu quelqu'un qui n'assume pas et qui n'aime pas ce qu'il fait.


Je n'ai pas ressenti qu'en écrivant ce livre il répondait à une injonction intérieure l'obligeant à expulser quelque chose de vital qui le brûlait et le menaçait d'insomnie tant qu'il ne l'aurait pas assouvi. Pour moi il ne faisait que répondre à l'ère du temps.


« Je me suis livré, plus souvent qu'à mon tour, à cette aimable comédie sans jamais être démasqué », « qu'on se laisse extorquer », « soit faiblesse, soit gentillesse, comme on voudra, il m'est donc arrivé plus d'une fois de [...] », « on se retrouve à besogner mécaniquement un ventre qui se croit toujours irrésistible », « on se résigne à poursuivre avec courage ».


Quelle tristesse, quelle laideur ! Je ne vois ni désir, ni tendresse, ni amour pour ses « dames ». Je ne vois qu'un homme qui vise la reconnaissance par la performance. Un homme qui se dédouane de toute responsabilité et qui triche – y compris avec lui-même – sous prétexte de ne pas décevoir et de faire ce que, selon ses propres termes, il s'est « cru obligé » de faire.


Je me suis demandé pourquoi j'avais dû fournir autant d'efforts pour aller plus loin dans ma lecture d'Autoportrait en érection alors que j'avais dévoré avec plaisir Éloge du cul d'Alain Paucard, regrettant que le livre se termine déjà. Car les deux livres sont comparables : le même thème (le sexe), le même format (le témoignage autobiographique) et un découpage assez similaire des chapitres.


La réponse me semble être dans le fait que l'un est dans la démonstration, obsédé par ce que peuvent penser de lui ses partenaires féminines et ses lecteurs, alors que l'autre est dans l'existence et se contente d'être lui-même à fond, peu importe l'image que l'on se fera de lui.


Fabert interpelle le lecteur masculin pour tenter de s'en faire un allié comme on cherche un copain de moquerie collective. Il est trop conscient ou désireux d'avoir un public, il s'en est oublié.


J'ai infiniment plus de respect pour celui qui saute seul dans le grand bain.
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