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Critique de Skritt


Dans le cadre d'une opération menée en partenariat avec Kyklos, le commentaire doit se faire sous la forme d'un article de journal. Vous trouverez donc deux commentaires dans ce billet : un article de journal ainsi qu'un commentaire classique.


Hier soir, après plusieurs heures de délibérations d'un procès sans fin, les jurés au nombre d'un unique lecteur ont rendu leur verdict. Mais rappelons les faits avant de pouvoir juger les condamnées. Alors qu'au Celsa, toutes et tous tendent à vouloir améliorer notre quotidien en formant des futurs scribouillards, un individu seul ou en groupe a eu la brillante idée d'organiser une chasse au trésor. La chasse étant l'écriture, le trésor, vous l'aurez compris, la reconnaissance de ses pairs. Mais on s'en fout. Dans une frénésie incontrôlée, beaucoup, que des jeunes –mais ce n'est pas de notre faute si les vieux sont (et sentent) mauvais-, se mirent à rendre des copies, illisibles pour la plupart fort heureusement. Quelques-unes, tout de même, sortirent du lot, et pas parce qu'elles sont les plus belles, faut pas croire les ragots. Vous pourrez noter qu'à aucun moment nous n'aurons fait cas de la misogynie perpétrée à l'encontre du sexe fort, mais vous l'aurez remarqué seules des jeunes femmes d'un âge indécent auront réussi, comme par hasard, à sortir leur épingle du jeu. Pourquoi, comment ?

Malheureusement le procès n'aura pas éclairci ce point, mais à coup sûr, c'est une histoire de pistons.

Les auteurs des nouvelles ont du comparaître l'une derrière l'autre. Seule à la barre, elles faisaient moins les malignes, et c'est ainsi que furent détaillées chacune des histoires. L'avocat de la défense, et lecteur assidu, dans sa plaidoirie aura tenté d'amadouer la cour. Malgré ses arguments qui d'après les spécialistes furent suffisamment objectifs pour ne pas perturber le jugement de la cour. Ce lecteur passionné aura traité ces nouvelles tantôt de fantastiques, tantôt de comiques, et parfois, même, pleines d'émotions.

Le verdict est tombé et sera, nous l'espérons tous, respecté scrupuleusement. L'auteur de Pelure d'oignon devra acheter une laisse pour le lapin, la survie de l'humanité en dépend, trop d'hommes sont morts, alors que la deuxième créatrice devra envoyer Christophe en cure, à cause de Gustave. La troisième devra investir un cercle et cultiver le navet, ça lui fera les pieds, na ! La quatrième devra chanter comme une pie pour séduire alors que la sixième –oui, la cinquième se doit de vivre et d'aimer à nouveau-, sera condamné à écrire des choses plus gaies. La dernière devra arrêter de jouer sur son ordinateur.

Le juge, à la lecture de ce verdict, a voulu dire quelques mots. Dans ce tribunal un peu fantasque, le juge et juré ne font qu'une seule et même personne. La justice se doit d'être impartiale. Ces mots furent à l'encontre des prévenues dures et difficiles à entendre. Leur retranscription n'est rien comparée au ton employé, et au regard pesant du juge. Il a, dans ces termes, fait l'éloge de l'ouvrage incriminé : « saisissant, hilarant, poignant, truculent, passionnant, désolé je n'ai plus de rime en hihan ! ».

Cet ersatz de justice nous aura paru être une grande farce où seul le lecteur goguenard y aura trouvé son compte. En attendant, je vous invite à vous procurer un exemplaire de cet ouvrage, Les nouvelles du Celsa, et de, vous aussi, tenter sans grande difficulté de rire, de pleurer, ou de crier de plaisir. Nous tenons à remercier.

les Editions Kyklos et Partage Lecture sans qui ce reportage n'aurait pu être réalisé.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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