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Critique de Valmyvoyou_lit


1986. Alexandre pénètre dans la maison jaune, celle dans laquelle l'espoir avait commencé pour lui. Il avait rencontré Lucien, lors d'un récital de guitare que donnait ce dernier au profit des Petites Soeurs des pauvres. Ce soir-là, après des échanges au sujet de la musique, de la politique et de son métier de luthier, Alexandre avait évoqué ses difficultés financières. le talentueux guitariste lui avait alors proposé une chambre chez lui, ainsi que des dépendances pour son atelier. Cinquante ans après, alors qu'ils ne se sont pas revus, Alexandre reçoit la maison en héritage et il raconte l'histoire de celui qui lui a donné un nouveau départ.


En 1936, Lucien est un jeune révolutionnaire français, engagé dans les Brigades internationales. Revenu d'Espagne, à la suite d'une blessure, il n'aspire qu'à rejoindre ses camarades de lutte contre le franquisme et il reproche à Alexandre d'être attentiste. Lors de son séjour, Lucien rencontre une cliente du luthier. Elle s'appelle Estrella et elle est belle. Hélas, fille de phalangiste, elle représente ce que combat le jeune homme et il lutte contre l'attirance qu'il ressent.


1938. Balaguer. de retour en Espagne, il est obsédé par Estrella. « Elle était le fantôme de l'amour qu'il n'avait pas vécu avec elle » (p. 94). Il regrette de ne pas avoir fait l'amour avec elle. « Une fois leur désir consommé, il l'aurait oublié comme beaucoup d'autres » (p. 94). La brigade de Lucien est chargée d'éliminer les fascistes dans un village espagnol. Sa mission est de pénétrer dans les maisons et d'en tuer le plus grand nombre, grâce à une liste de gens hostiles à sa cause. « Pas de prisonniers fascistes. Pas de jugement. La mort. La mort, la même que celle qu'ils savent donner aux républicains » (p. 101). Lors de l'assaut, il suffit d'un regard pour qu'il épargne la vie d'une jeune femme. Pourquoi elle, et pas ses parents ? Puis, il sauve une petite fille de six mois. Il est alors interpellé par des soldats fascistes. Il doit son salut à une guitare… et à une femme : celle qu'il a soustraite à la mort. Ces évènements transforment le révolutionnaire. Ces certitudes s'effondrent, son intransigeance se fissure.


Obligé de quitter l'Espagne pour ne pas mourir, il se noie dans les aventures d'un soir, pour oublier. Pour oublier ce qu'il a vu et ce qu'il a fait. Pour ne plus penser à ses amis morts pour la liberté. Pour repousser la culpabilité des actes qu'il a perpétrés et la souffrance de n'avoir pu empêcher la dictature. A la fois sulfureux et généreux, goujat et respectueux, il ne sait comment maîtriser sa colère. Seule la musique la contient. Il est, également, attiré et révulsé par deux femmes, issues de familles adulant ce qu'il combat : le franquisme. Qui sont-elles réellement ? Partagent-elles les idées de leurs parents ? Il se perd dans d'autres lits. Il ne parvient plus à composer avec lui-même. « Parce que la mort est chez lui plus forte que la vie… » (p. 81), ses batailles l'ont suivi sur le sol français. Des exilés des deux camps s'y sont réfugiés en France et il devient la cible de ceux qu'il poursuit…


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