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Critique de melusine1701


Imbrium, cité lunaire. Deux inspecteurs, Rod Halter et Lionel Torégiol, sont envoyés pour enquêter sur de mystérieuses disparitions. Ils recherchent particulièrement Madame Dawson, qui n'a plus donné de nouvelles depuis son arrivée sur la station. Ils apprennent qu'elle a pris la route pour Niobé, une station spatiale à proximité de Mars. Un endroit étrange, formé de deux anneaux inversés, connu pour ses décalages spatiaux et temporels... et pour ses Etres Synthétiques, des androïdes mystérieux dont on raconte qu'ils fonctionneraient au moyen de cerveaux humains. Marche arrière soudain: leur supérieur leur ordonne de renoncer à l'enquête et de revenir au plus vite sur terre. Déjà, les Synthétiques habitants de Niobé les surveillent et ils soupçonnent leur chef, Berner, de voir d'un très mauvais oeil des envoyés du gouvernement s'intéresser à ses Androïdes.

J'ai été attiré par ce roman en découvrant sa superbe couverture. La fille aux lèvres bleues, c'est Emmeline Horing, une ravissante androïde à la peau nacrée, aux yeux bleus, tout comme ses yeux. Créée par une obscure société qui estime que ces androïdes sont particulièrement inoffensifs et ont tout à fait leur place parmi les humains, malgré leur durée de vie limitée à quelques années. Ce sont des chef-d'oeuvre de technique pour certains. Les disparitions qui entourent cette société tendent néanmoins à faire croire que jamais aucune technique n'égalera le fonctionnement du cerveau humain, il faudra donc bien aller chercher l'intelligence là où elle est. J'ai beaucoup aimé ce concept d'êtres artificiels qu'on voudrait programmer de manière fiable tout en leur donnant une autonomie et une réactivité égale à celle de l'homme sans penser que des événements non prévus dans le programme sont précisément ce qui font la spécificité de l'être humain et qu'aucune machine ne peut encore les intégrer. Comme toute bonne science-fiction, ces personnages, même s'ils nous sont totalement étrangers, nous renvoient à nous-mêmes: connaît-on réellement l'esprit humain?
Là où ce roman est le plus efficace, c'est dans le malaise que crée cette fille, perfection physique, étonnamment intelligente, chirurgienne, qui affole le désir de Rod Hatler, et pourtant une machine, dont les charmes ne sont que des copies des attitudes observées, dont les regards expressifs ne sont que des programmations. le summum de ce malaise intervient dans la scène finale où Emmeline dévoile ce qui se cache sous sa peau synthétique. Réactivation de l'éternel mythe de la poupée qui s'anime, qui renvoie à tous les Pygmalions, les Pinocchio, les Vénus d'Ille de Mérimée et les Olympia d'Hoffmann.
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