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Critique de maevedefrance


Traduit par Nadège Traoré-Dulot et Marie Hermet

"Si tu croises une fée sur la route,
laisse-la passer. Sois gentil.
Tu la reconnaîtras à ses cheveux roux
et ses yeux verts. Elle accorde
à tous les humains trois voeux.
Ne manque pas de les lui demander.
Si tu as été gentil,
elle les réalisera sans condition.
Si tu as été méchant, elle les déformera
et les réalisera tout de travers.
Alors n'oublie jamais de leur laisser
du lait et des gâteaux."
Kathleen McNeal du Glen

Troisième opus des aventures fantastiques d'Enael, l'Irlandaise bien contemporaine, qui vit dans le comté du Mayo, à Kilduff. Une gamine qui s'aperçoit au fil du temps qu'elle est différente des autres. Dans les volumes précédents, elle découvre que sa vraie mère est une fée et qu'elle a été déposée dans un berceau par une banshee en échange d'un bébé humain malade, Eva, devenue une changeling, emmenée par la créature malfaisante au royaume de la Jeunesse Eternelle. Enael tombe amoureuse de Shay, qui se laisser piéger par une lenanshe, une créature qui suce le coeur des hommes qui tombent amoureux d'elle avec une paille jusqu'à ce qu'ils meurent !
Je vous renvoie à mes deux chroniques sur les volumes précédents pour les détails de l'histoire.
Dans le présent volume, Helen Falconer joue à merveille avec les faux-semblants, les jeux de dupes, entre humains et démons, dans une folle course poursuite. Carla, la meilleure amie d'Enael, n'en revient pas que cette dernière lui ait piqué son petit copain, le beau Killian. Elle n'en revient pas qu'elle soit devenue la nouvelle coqueluche de ses ennemis jurées au lycée, les pestes Sinead et Loris. Pendant ce temps, Killian est comme un coq en pâte :Enael lui fait tout ce qu'il veut... Mais rappelez-vous : c'est pour mieux te croquer mon enfant... :) :)
Vous allez faire la connaissance d'une charmante bestiole du folkore irlandais, le pooka. J'ai beaucoup aimé la manière de présenter cette créature d'abord sous l'identité d'une petite fille seule, perdue et affamée : c'est trop mignon ! Mais attention, les enfants, je le répète, c'est pour mieux vous croquer ! :) La lectrice que je suis a failli se faire avoir, mais elle s'est grave méfié quand elle a vu une mamie se faire manger sous ses yeux en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire :
"La pooka se léchait les babines; il ne restait plus une miette de la vieille dame. Elle croqua les os, croustillants à souhait, mais laissa les pieds, trop durs sous la dent." :) :)
Plus d'une fois j'ai souri dans les scènes de la première partie du roman... Mais aussi frémi, avec Carla, qui découvre finalement qui se cache sous les traits d'Enael, cette Enael pas tout à fait comme d'habitude. J'étais hilare avec la scène du curé du village face aux démons. Et le coup des rouleaux de "PQ", mesdames les traductrices, c'est vraiment ainsi dans la VO ? C'est bête mais je me suis posé la question...

Helen Falconer semble s'être beaucoup amusée avec certaines scènes, pour le plus grand plaisir du lecteur, entraîné dans une aventure plus folle que jamais. Pooka, dullahans, sluaghs, lenanshees, deargdue, que vous connaissez déjà si vous avez lu les deux volumes précédents, mais aussi grogochs : rien ne manque. Heureusement Carla a trouvé le Catalogue complet des fées et créatures surnaturelles d'Irlande, qui lui donnera les remèdes pour combattre chaque créature maléfique : pierre de cristal, argent, or, aubépine et gui sacré... Il faut dire que lorsque les démons ont décidé d'envahir le village, ça met juste l'hystérie collective et une panique pas possible. Les scènes de la fin sont particulièrement réussies !
Un roman qui reste ancré dans le monde adolescent très contemporain, tendance 2.0 mais qui bascule dans la folkore mythologique millénaire traditionnel des Thuata Dé Danna. Une belle alliance pour une lecture très distrayante, qui sait ménager, suspense, humour, frayeur mais aussi poésie et amour.

Si vous avez besoin de vous changer les idées, de partir pour une grande aventure fantasy sur fond de folklore irlandais, c'est le moment de plonger du côté de Tir Na Nog!
On croit deviner qu'il y a une suite : on sait dorénavant qui est la mère d'Enael. Mais elle a aussi, bien évidemment un père.

"Un jour, elle s'envolerait vers ces îles. Elle s'assoirait sur le rocher pour regarder la marée monter, descendre, faire onduler la soie verte sur laquelle reposait sa mère la fée ; l'eau laverait ses cheveux roux et or. Enael déposerait la tresse de cheveux de son père entre les mains de sa mère et réunirait ainsi les vieux amants.
Un jour.
Un autre jour." ♥

Extraits :

"Enaël fit jaillir comme un torrent de lumière, repoussant Dorocha dans la sacristie et le plaquant contre le mur. Les banshees l'encerclèrent , mais soudain, une vague de monstres hurlants, menés par une loutre furieuse chevauchant un énorme chien vert, déferla dans la sacristie. D'autres chiens démons, des énormes chats blancs aux yeux rouges, d'affreux cochons traînant des algues sous leur ventre, tous se jetèrent dans la bataille. Ils poursuivirent les banshees dans le cimetière, les rattrapèrent, les mordirent. Les cooshees fonçaient vers le portail pour attaquer ce qu'il restait des dullahans, les merrows se jetaient par-dessus le mur pour faire fuir les druides à toutes jambes..."

"Le père Leahy eut une attaque ; en tout cas, ça y ressemblait. Il se mit à hurler, recula en trébuchant vers l'église, et fouilla sous ses vêtements pour sortir son crucifix."


Lien : http://milleetunelecturesdem..
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