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Critique de sylviedoc


Comme il se doit, commençons par remercier Babelio (je suis gâtée en ce moment !) et les éditions du Sous-sol (Seuil) pour l'envoi de cet album où tout un chacun pourra trouver un écho à moins de n'avoir jamais rencontré d'ami(e) ! Ce qui, avouons-le serait quand même terrible...
J'ai patienté quelques jours avant de l'ouvrir, sachant que j'allais revoir ce week-end une amie de très longue date, nous nous sommes rencontrées en 6ème, il y a 46 ans ! Ça fait déjà un fameux bail, comme le disait Jeanne : "On s'est connu, on s'est reconnu
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu d'vue
On s'est retrouvé, on s'est réchauffé
Puis on s'est séparé
Chacun pour soi est reparti
Dans l'tourbillon de la vie " Sauf que là il s'agit d'amitié et non d'amour. Des sentiments qui peuvent être très proches, comme le décrit bien ce joli livre, car l'amitié revêt de multiples formes, se fait et se défait au gré des aléas de la vie. Amitié enfantine qui pourra durer toute une vie, ou parfois juste alliance éphémère le temps de la récré. Amitié amoureuse à l'adolescence, ou BFF (best friend forever, meilleur(e) ami(e) pour toujours). Complicité à travers des activités, des goûts communs, partagés épisodiquement, amitié réelle ou virtuelle (ah non, celle-ci ne figure pas dans l'album !). Puis à l'âge adulte, amitié (ou pas) avec les amis de l'autre, séparation d'avec les amis d'avant parfois parce que nos vies ont divergé, parce qu'on a "fait le tri", ou que la distance a effiloché les liens...Arrivent les amitiés entre collègues, les pots avec les potes après le boulot, ou alors plus de temps du tout pour les potes, ça arrive aussi ! Et quand le tourbillon de la vie s'apaise, les amitiés les plus solides auront tout traversé, certaines perdues de vue réapparaîtront, on se la jouera Patrick Bruel sur la Place des Grands Hommes (ou des Grandes femmes, tiens !), on aura parfois des regrets, d'avoir coupé des liens, de ne pas avoir répondu à une invitation, d'être passé à côté de quelqu'un qui aurait pu devenir un ami...
Bref, tout ceci pour vous dire que j'avais envie de revoir ma meilleure amie avant de découvrir ce livre "dédié à toutes les amitiés", pour bien me mettre dans l'ambiance. Et du coup ces illustrations un peu naïves aux couleurs vives ont sans doute trouvé davantage d'écho en moi que si j'avais simplement feuilleté l'ouvrage "à froid". Je nous ai transposées dans plusieurs situations, j'ai ri en nous imaginant à la place de ces personnages juste esquissés, j'ai repensé à d'autres rencontres, potes, copains, amis véritables ou simples étoiles filantes dans ma vie, et j'ai mesuré ma chance de connaître l'amitié et les amitiés.
L'idée de cette auteure et de son illustrateur de travailler ensemble sur l'amitié est née un peu par hasard lors d'une soirée chez un ami. Heike Faller nous explique la genèse et l'évolution du projet en fin d'ouvrage, ce que j'ai trouvé très intéressant. Ma note ne reflète sans doute pas mon ressenti par rapport au sujet ou à la façon de le traiter, mais là où ça a coincé, c'est au niveau de l'esthétique. Certaines images ne m'ont pas plu du tout, trop réductrices, alors que d'autres crèvent la page. le texte aurait pu être réalisé avec des typographies différentes, un peu plus "fun", je le trouve monotone. Et il m'a parfois manqué un peu de "matière", c'est vraiment très succinct sur certaines doubles-pages. Je comprends bien que c'est un parti-pris de l'auteure, mais personnellement ça me frustre un peu...
Cependant cet album va très certainement faire un ou une heureux (se) parmi mes nièces/neveux (je pense que je vais tirer au sort l'heureux destinataire !).
J'espère que mes amis de Babelio ne s'ennuieront pas trop à lire cette chronique !
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