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Critique de gill


gill
27 septembre 2017
Quel beau morceau de scène aurait fait une adaptation théâtrale réussie de ce puissant roman !
Quel précieux numéro de "la Petite Illustration", ne serait-il pas venu illustrer !
Décidément, à se replonger dans l'oeuvre de Claude Farrère, il s'avère que chacun de ses livres, ou presque, résonne, par son intelligence, sa modernité et sa finesse, comme un trait d'union entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui.
"Le chef" est un beau roman, un livre politique lucide et une délicate histoire d'amour.
Il est dédié à tous les vrais chefs qui tentent de sauver le monde ...
Le Portugal en est le décor.
Claude Farrère, allant le qualifier de l'un des pays les "plus humainement civilisés", lui rend un hommage appuyé.
Le tableau, qui en est peint, l'est fait de manière à isoler le noble caractère du peuple portugais trop souvent confondu avec celui de son voisin espagnol.
Le décor est en place.
Une révolution s'y avance .
L'Amérique, voulant récupérer une dette de quinze cent millions d'escudos, menace de s'emparer des colonies portugaises du Timor et de Faial.
Une révolution est imminente, qui risque de balayer le pouvoir en place représenté par le vieux marquis Da Veiga, premier ministre du président de Setubal.
Cette révolution est personnifiée par le jeune député colllectiviste Vasco Ortigão.
Maria-Pia Da Veiga, la jeune femme du ministre, est, elle, l'amour, celui qui, parfois, vient redistribuer les cartes du destin ...
Dans ce roman se niche un propos profondément intellectuel.
Mais bien présomptueux celui des lecteurs qui, après avoir lu ce livre, prétendrait situer politiquement la pensée de Farrère.
A la manière d'Hitchcock qui fugitivement traverse chacun de ses films, Pedro Carlos Alcantara-Mar, un marin philosophe vivant entre ciel et eau, vient se faire le porte-parole de la réflexion de l'auteur.
Elle est fine, sensible et complexe, pleine de raison.
"Le chef" est un roman puissant.
Il est écrit, à l'ancienne, avec des moulures élégantes et raffinées.
Mais que l'on ne vienne pas croire que pour autant il manque ni de force, ni de beauté.
Ce roman est sûrement l'une des clés idéale pour mieux entrer dans l'oeuvre de Farrère
Il est certainement l'un de ceux qui comptent le plus dans cette dernière car l'homme, derrière sa plume d'écrivain, s'y mettant discrètement à nu, se découvre quelque peu ...
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