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Critique de gill


"Les condamnés à mort" est une chronique de 199..., supposée avoir été écrite vers l'an 2130.
Cette chronique est découpée en quatre parties :
"les têtes", "les bras", "ceci, pour tuer cela" et "la hache".
"Les condamnés à mort" est une anticipation.
Et il semblerait, à lire de nombreux commentaires, que cette anticipation résonne à la manière des meilleurs récits de Wells.
Seulement n'est pas H.G. Wells qui veut.
Claude Farrère possédait une plume élégante et redoutable qui l'a porté jusqu'à l'Académie Française.
Claude Farrère a écrit quelques unes des plus belles pages de notre littérature.
Mais Claude Farrère, ici, a échoué.
Si bien écrite qu'elle soit, la démonstration n'est pas portée par le coeur.
L'anticipation sociale ne se révèle être en fait qu'un argumentaire libéral.
La grande idée en est que la sélection naturelle n'est qu'un Moloch inévitable, que les forts mangent les faibles.
Et que les puissants de ce monde, garants de l'ordre de celui-ci, ne sont que les fondés de pouvoir de la force ...
Le gouverneur James Fergus Mac Head Vohr, l'homme du blé, est l'homme le plus redouté de la planète.
Il est à la tête d'un empire agroalimentaire qui nourrit plus de 400 millions d'américains.
L'unique objet de sa tendresse est Eva, sa fille.
Pourtant, un mot d'ordre a été donné, une organisation intervient pour que la production baisse.
Le mécontentement ouvrier provoque des sabotages, des incidents et des avaries de toutes sortes.
Pietro Ferrati veut transformer les ouvriers en hommes véritables ...
Pour Claude Farrère, dans les plis du capitalisme, se cache un malentendu puisque l'ouvrier, voulant les richesses et le luxe, est persuadé que le dirigeant est inutile alors que le dirigeant pense que l'ouvrier peut être remplacé par des machines.
Pour Claude Farrère, l'ouvrier doit s'adapter à son siècle ou disparaître.
Pour Claude Farrère, toute contestation est enfantillage.
Le peuple est grossier et ne peut être mené que par des manoeuvres cousues de fil blanc.
Claude Farrère prend ici le contre-pied de tout ce que Wells pouvait écrire au même moment.
A la sortie de la première guerre mondiale, un seul but dominait l'existence du grand auteur anglais : "profiter de l'occasion unique de modeler un nouveau monde avant de retomber dans de vieilles et coriaces routines".
Claude Farrère arguant, lui, que les moralistes et les utopistes qui prétendent améliorer le sort de l'humanité ne sont que des enfants ...

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