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Critique de Mimeko


Suivre le destin individuel pour faire la lumière sur une profession ou un statut méconnu, telle est la gageure du récit/enquête que propose Olivier Faure, un professeur d'Histoire à Lyon 3 avec Sur les traces de Jean-Pierre Françon : Un aventurier de la médecine. Un ouvrage qui permet d'en connaître un peu plus sur les officiers de santé et de suivre le destin particulier de l'un d'entre eux, prétexte à découvrir une profession, ses pratiques, une époque post révolution française mais surtout la réussite individuelle et inattendue de l'un d'entre-eux . 

Pour un même ouvrage, autant de points de vue que de lecteurs...et contrairement aux autres avis, ce récit est pour moi, une déception : je m'attendais à lire une épopée truculente sous forme romanesque, celle de Jean-Pierre Françon, un aventurier sauvant ses congénères, Olivier Faure précisant dans son prologue que "peu attiré par les fictions pures, je le suis au contraire par les oeuvres romanesques qui présentent un arrière-plan politique et social (...) j'en tirai l'impression qu'un romancier, à condition qu'il soit bien documenté, pouvait apporter plus qu'un historien à la compréhension d'un événement et d'une période". Malheureusement le profil universitaire et académique d'Olivier Faure a repris le dessus avec (histoire de citer ses sources) des références multiples en bas de page - certaines occupant la moitié de la page alors qu'elles auraient pu être renvoyées en fin de livre et des références, selon les chapitres de la vie de ce héros peu sympathique, très, voire trop détaillées - pedigrees complets des juges ou des procureurs lors de son procès, détails sur le paiement des taxes et revenus des membres de sa belle-famille au complet (avec deux trois exemples j'aurais bien compris l'idée) le détail des tableaux récapitulatifs de recensement exhaustif des catégories sociales des différents bourgs ou villages où Françon, épicier-dentiste puis officier de santé, a vécu ...Le récit est quelquefois brouillon, faisant la part belle aux faits anecdotiques et n'est pas toujours clair quant aux accusations qui mènent au procès de Françon.
L'aspect le plus intéressant reste l'éclairage sur la profession d'officiers de santé et leur parcours, un archaïsme de l'Ancien Régime, légitimé par la Révolution, pour, non pas rivaliser avec les docteurs en médecine, mais, dans de nombreux cas, assurer une présence médicale  dans les régions délaissées et peu habitées. Cette profession organisée par le législateur au sortir de la révolution perdurera jusqu'en 1892 et offrira son flot d'acteurs fiables, de charlatans et autres filous - dont le désormais fameux Jean Pierre Françon. le récit permet également une immersion dans la France rurale ou montagnarde du XIXème, éclairante sur le fonctionnement des bourgs et villages et d'en apprendre également sur la médecine que l'on retrouve (selon Olivier Faure) dans les pratiques de docteur Bovary.
Un sujet et des problématiques intéressants mais des considérations et un traitement un peu brouillons.
Je remercie Babelio Masse Critique et les éditions Presses Universitaires Lyon pour cette découverte.
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