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Critique de Wolland


Le format, la concision, le style d'un Que-sais-je, mais suisse. Étant donné les sources assez peu fournies sur le sujet, il eût été difficile d'en tirer une somme en 20 volumes.

Un peuple germain, probablement issu d'une île au large du Danemark qui va descendre jusqu'à la vallée du Rhône, se romaniser et apporter quelques unes de ses coutumes à l'aristocratie et au peuple gallo-romains de cette région. On leur doit le nom de Bourgogne (de Burgundia) et quelques toponymes helvètes (ceux qui se terminent en -ENS ou en -INGES). Au fond, voilà ce qui restera de nous : des toponymes. Reprenons du dessert. Vite.

Dès le 3e siècle, ça chie pour les Romains. En Gaule et vers le Danube, les peuples germaniques poussent derrière. C'est la ligne 13 un jour de grève. On appelle ça les invasions barbares, ce qui est très exagéré tant du côté nominal que du côté adjectival. Certes, il y a eu des incursions, mais on s'écharpe encore de nos jours pour savoir s'il ne vaudrait mieux pas parler de "migrations". Car ce sont des populations entières qui se déplaçaient avec femmes, enfants, elles-mêmes chassées par d'autres peuples, et qui tentaient de prendre possession d'un autre territoire. Quelques échauffourées et l'Empire Romain, Grand Estomac devant les Dieux Éternels, finissait par digérer tout ce petit monde. Les Romains n'ont peut-être pas inventé la tragédie, mais ils étaient pragmatiques.

Comme tous les "Barbares" qui ont "envahi" l'Empire Romain, les Burgondes souffrent d'une réputation atroce et fort imméritée. Tous ces gens n'étaient pas les chevelus assoiffés de viande crue qu'on nous a souvent présentés. Ils savaient se tenir à table. Et même confectionner de beaux objets et trousser quelques jolis chants. Mais oui. Mais alors, tout ce qu'on nous a appris ?

Beaucoup de flan, oui. La faute aux auteurs chrétiens, souvent des évêques hystériques qui tiraient à vue dès qu'on se grattait le nez en leur présence et qui sont parfois la seule ou principale source de notre histoire.

Les, donc, Burgondes. Ils descendent, se convertissent au christianisme, occupent une portion de Gaule, s'allient à l'Empire Romain, adoptent quelques moeurs civilisées et n'en font pas un fromage. Parmi les leurs, retenons celles ci :

* Pour un vol de chien de chasse, vous serez condamné à embrasser le trou du cul de l'objet du délit devant tout le monde.
* Pour un vol d'un faucon, vous serez mis nu, allongé et ligoté, une pièce de viande crue posée sur vos parties génitales. On lâchera ensuite un oiseau de proie sur vous. Il ne vous restera plus qu'à espérer que la bestiole ne soit pas atteinte de Parkinson.
* Pour avoir quitté votre mari, vous serez noyée dans de la boue.
* Pour l'avoir trompé : tondue et réduite en esclavage.

Inutile de pousser des cris d'effroi, les peuples dits civilisés de l'époque s'y entendaient eux aussi parfaitement pour vous administrer des sévices bien raffinés. D'ailleurs, de nos jours, nan rien...

Les Burgondes. Ils finissent par fonder un petit royaume qui va de Besançon à Avignon et de Nevers au Lac de Constance. Politique intelligente d'intégration, ils laissent aux autochtones (les gallo-romains) leurs coutumes, leur religion, leur langue, etc. Vous voyez bien qu'ils font caniches à côté d'Attila. Ils l'ont combattu, d'ailleurs, à la bataille des Champs Catalauniques avec les Romains et les Wisigoths, mais c'est une autre histoire. Entretemps, l'Empire Romain a disparu, en Occident du moins, en 476 pour être précis, mais ça, personne ne le sait encore à l'époque et même aujourd'hui, cette date laisse un peu rêveur. Disons que c'est pour situer.

Les Burgondes. Ils ont des petits noms charmants : Gondioc, Gondicaire, Chilpéric, Gondebaud, Godégisèle...

Tout ça finira en eau de boudin, bien évidemment. Au nord, c'est les Francs. Childéric, Clovis et toute la clique mérovingienne en feront une bouchée au début du 6e siècle. Les pauvres burgondes disparaîtront. Leur royaume, du moins. Eux s'intègreront sans doute à la nouvelle royauté. On trouve quelques traces d'aristos burgondes jusqu'au 7e siècle. Ensuite, c'est fini. Bonne nuit.
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