AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jamiK


J'ai eu du mal à entrer dans ce roman graphique. le style est brut, le trait au pinceau une bichromie assez agressive, un violet et un orange vif, le mariage des deux couleurs est assez dérangeant. La narration aussi m'a bloqué au début, on ne saisit jamais exactement le rôle du narrateur, surtout qu'il y a des témoignages qui ne viennent pas directement de lui, et puis il y a des scènes d'entretien avec des demandeurs d'asile. Pas toujours facile à suivre, les texte sont généralement écrit dans les deux langues, on se perd parmi les phylactères.
Il s'agit de prises de note d'entretien de demande d'asile dans un centre spécialisé. Je n'ai pas tout compris sur l'organisation de ce centre.
L'auteur ne nous laisse pas trop l'occasion de nous familiariser avec cette administration, mais cela semble mieux ainsi. Il sont là dans des salles sans âmes et la personne en face d'eux se dévoile comme il peut.
Les témoignages des migrants sont à l'état brut, avec leurs contradictions, leurs mensonges, leurs peurs, leurs faiblesses, et leurs horreurs. L'auteur essaye de garder la neutralité des accueillants, qui devront rédiger un rapport impartial, alors que c'est tellement violent.
Au final, ce récit est totalement bouleversant, pour ne pas dire révoltant. Il met en avant l'aspect kafkaïen de notre société, du système d'accord des demandes d'asile, l'humain est au coeur du récit, par les récits individuels, mais en marge du système, de la société, où il n'est plus qu'un dossier parmi d'autres. Les auteurs ne prennent jamais parti, comme l'exige la déontologie de ce milieu, et pourtant, on ne peut rester indifférent. Mais le pire, c'est ce qu'il laisse entrevoir sur la nature humaine, elle est ici assez désespérante, ce qui se passe dans tant de pays, mépris des femmes, haine des homosexuels, enfants soldats… Je ne l'attendais pas à souffrir autant, j'en avais la gorge nouée.
Je ne sais pas s'il faut vous conseiller de lire ce livre, il est tellement dérangeant, l'ignorance est tellement plus confortable.
Et puis beaucoup de demandes sont refusées… Migration zéro, ce n'est pas de la fermeté, c'est de la lâcheté.
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}