AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de teofdida


Article de Fabien Rivière : Téo Fdida, un danseur résistant et lucide à propos de Confessions d'un Danseur anonyme sans famille artistique de Téo Fdida
On donne rarement la parole aux danseurs et danseuses, publiquement. On les entend parfois,
accompagnant le-la chorégraphe, quand il-elle rencontre le public à l'issue d'un spectacle. Mais c'est à
la discrétion du chorégraphe, et c'est loin d'être automatique. Pourtant ils ont des choses
intéressantes à dire, mais, donc, en off. D'autant plus qu'on "oublie" de préciser que beaucoup de
matériel chorégraphique est à l'initiative et donc à l'invention des interprètes.
Ainsi, on découvre avec intérêt de nouveau l'ouvrage du solide cinquantenaire Téo
Fdida, Confessions d'un Danseur anonyme sans famille artistique, une réédition chez un autre éditeur
disponible depuis le 27 septembre dernier (1ère parution 18 février 2022). Très bonne idée d'avoir
ajouté en couverture une belle photo en noir et blanc qui montre notre homme dans une ambiance
estivale avec une bouée, pour montrer qu'il n'a jamais coulé ?, du plus bel effet.
Dans la danse, il faut savoir nager dans un milieu mouvant et imprévisible, avoir du souffle, et résister
aux embruns qui menacent à tout moment de vous submerger ? Il ne s'agit pas ici de rêver la danse ni
de la théoriser mais de l'éprouver dans sa réalité (où le rêve a sa place). Et de ne pas produire une
histoire officielle, ni de se donner le beau rôle.
Les histoires d'amour finissent mal, en général, chantaient Les Rita Mitsouko. Les histoires d'amitié,
c'est un peu la même chose, affirme l'auteur. C'est que, tout à se consacrer à l'Art, avec ce magnifique
A, est délaissé un autre art, celui des relations humaines. D'ailleurs, on peut penser à cette reflexion
de Dominique Bagouet qui disait un jour qu'il travaillait avant avec « des danseurs » mais qu'il
travaillait désormais avec « des êtres humains dansants. » Cela ne concerne donc pas uniquement la
formation à donner aux interprètes mais aussi une réflexion à développer sur les modalités de l'être
ensemble dans ce milieu violent.
Qui dit danseur professionnel dit, d'abord, auditions (avant de pouvoir accéder au travail de
répétitions, puis à la scène). On vous laisse découvrir combien il déclare en avoir passé.
Mais avant il y a l'enfance, chapitre savoureux, la passion pour la danse dès 3 ans, et la découverte
très tôt de « ce principe de plaisir inhérent au danseur » écrit-il, sans oublier le passage par le
conservatoire.
En conclusion il se dépeint comme un « vieux » danseur. Peut-être pour la danse contemporaine (il
existe quelques exceptions), mais pas pour les danses populaires, ni le butoh. Se pose aussi la
difficulté quand on vient d'un milieu populaire à jouer le jeu codifié que demande cet écosystème qui,
bien que "contemporain", fonctionne en partie comme une cour. Bref, on lit avec plaisir un texte fluide
et très bien écrit.
Fabien Rivièr
Commenter  J’apprécie          10



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}