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Critique de mimo26


Remil est un ancien militaire argentin qui a participé à la guerre des Malouines et en a gardé, outre des images traumatisantes, quelques amitiés tenaces. Mais il a réussi sa reconversion, et est devenu l'un des agents d'un certain Calgaris qui a monté une officine de services secrets, chargés non pas de protéger l'État d'ennemis extérieurs, mais de lutter contre quelques empêcheurs de tourner en rond du système politique argentin, un système qui mélange allégement chantage, corruption, concussion et coups tordus. Remil aime bien ce travail qui lui permet de frapper un journaliste trop fouineur, voire de surveiller et de trouver des preuves pour compromettre un député qui risque de proposer une loi diminuant les pouvoirs de l'agence de Calgaris. C'est alors que son patron l'envoie pour une nouvelle mission qui semble bien anodine : surveiller et protéger une avocate espagnole venue pour repérer des entreprises dans le cadre d'achat par un consortium international. Mais, très vite, Remil comprend que ce n'est là que la partie immergée de l'iceberg. Calgaris lui avoue donc sa vraie mission : l'avocate est le poisson pilote d'un groupe criminel venu pour créer un réseau de drogue entre l'Amérique latine et l'Europe. Et Remil est chargé de protéger la jeune femme qui pourrait être l'objet d'attaques de la part des cartels locaux. En fait, les finances de l'État argentin ne sont pas au beau fixe et l'agence va s'associer au trafic, comme consultant sécurité, afin de se financer. Remil s'engage de manière sérieuse dans cette nouvelle mission, d'autant plus qu'il vient d'entamer une liaison volcanique avec la jeune femme. Bien entendu tout n'est pas aussi simple, ni aussi rose que cela pourrait l'être.
le roman de Jorge Fernández Diaz est un thriller qui joue avec un axe unique, centré sur la personnalité de Remil. Tout est vu à travers son regard et le texte décrit avec soin d'une part sa personnalité très spéciale, son souci de la sécurité absolue (on passe son temps à surveiller amis et ennemis, à poser des micros sur les téléphones, dans les appartements et sur les ordinateurs, car on ne sait jamais ce qui peut se passer), et ses actions criminelles vécues comme des éléments très normaux de la vie. Aucune morale, juste une description aiguisée d'une situation effrayante, de traîtrises sans nom, de corruption généralisée, vue à travers la trajectoire d'un soldat de base, d'un homme qui poursuit son propre projet sans se soucier des options éthiques, avec une vérité et une force prenante. le Gardien de la Joconde c'est avant tout une plongée dans le cloaque des liaisons incestueuses entre grands criminels, hauts fonctionnaires et forces de l'ordre. Et c'est glaçant.

Citation

« Ce samedi-là fut une journée éprouvante : on se repliait, j'en avais buté cinq ou six quand un franc-tireur anglais me plomba d'une balle dans le bide avec son viseur infrarouge. »
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