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Critique de Parthenia


La 4ème de couverture m'avait donné très envie de découvrir cet univers, mais je dois avouer que si la lecture fut plaisante, elle n'en reste pas moins décevante.

L'histoire se déroule dans un monde futuriste, post-apocalyptique, où la civilisation est un mélange de type médiéval et moderne. Plusieurs intrigues s'entremêlent : d'un côté nous suivons les aventures d'Erol Solavar, le héros principal, de l'adolescence à l'âge mûr, et qui va progressivement s'élever dans la société Belzak, à force de détermination et de courage, sans oublier pour autant ses origines Vanar; de l'autre, nous assistons aux rébellions successives des Vanar pour se libérer du joug Belzag et des répressions qui s'ensuivent; puis la résurrection de la civilisation Vanuatl et les difficultés du pouvoir à faire accepter ses réformes progressistes et sociales.
Chaque chapitre présente le point de vue de l'un des personnages principaux, rapporté à la 1ère personne du singulier.

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour me séduire : un univers de fantasy complet, travaillé et réfléchi par l'auteure (qui lui a même inventé une langue propre; malheureusement, la consultation du lexique est malaisée), des thèmes intéressants et universels comme l'esclavage, le progrès social, la lutte pour le pouvoir ou le fanatisme religieux, des personnages variés (dont j'ai aimé la beauté de certains noms comme Etsel Osayeth, Valeyeth...), un style fluide servi par une jolie plume...

Néanmoins, je suis restée comme extérieure à l'histoire et n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, tant les événements s'enchaînent rapidement. Car malgré les quelques 600 pages du roman, on a l'impression que l'auteure ne traite qu'en surface les intrigues en allant à l'essentiel ! J'aurais aimé qu'elle prenne le temps de nous décrire en détail cet univers foisonnant (les paysages, les décors, les costumes, les traditions des différents peuples, les machinations et complots...) et de développer davantage la psychologie des personnages, qui n'est que survolée. C'est dommage, parce que certains d'entre eux auraient ainsi gagné en profondeur. Par exemple, j'aurais apprécié en apprendre davantage sur Erol Solavar, l'ancien esclave devenu général du roi Vanar, sur ses introspections, ses doutes, son positionnement moral vis-à-vis de son peuple opprimé. de même, l'auteure aurait pu davantage jouer sur l'ambivalence du comportement du roi Ijdur à l'égard de sa femme et de l'exercice du pouvoir, entaché par ses crises de paranoïa qui s'aggravent au fil du temps.
De ce fait, les personnages apparaissent un peu trop lisses et manichéens (Erol échappe parfois à ce défaut car, tout en se battant pour une cause juste, il emploie pour y parvenir des moyens condamnables !)...


En outre, je déplore quelques facilités scénaristiques pour expliquer certaines situations et qui ne font pas très crédibles à mes yeux : comme l'intervention improbable de l'adolescente Jiwal lors de la négociation entre les représentants du roi et les insurgés Vanar la faisant pencher en faveur de ces derniers (2ème partie), ou la fuite d'Erol en compagnie d'Ardal et leur mensonge pour expliquer leur échange d'uniformes (3ème partie).

Dernière réserve : la naïveté se dégageant de certaines scènes d'amour...

Pour conclure, une lecture en demi-teinte, certes agréable mais qui me laisse malheureusement sur ma faim ! Malgré les bonnes intentions indéniables de l'auteure et la générosité de son message, je ne me suis pas immergée tout à fait dans l'histoire : il manque cette foultitude de détails réalistes qui donneraient de l'épaisseur à l'intrigue et de la profondeur aux personnages... de plus, la narration trop linéaire enlève toute émotion au texte. Pourtant, le matériau de base était très engageant. En dépit de ces réserves, je suivrai avec intérêt les autres publications d'Iris Ferreira dont la plume me paraît prometteuse...
Et pour ceux qui s'interrogeraient sur la signification du titre, le mot Tsawayak se traduit par guerrier en langue courante... :)
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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