Quel roman fantastique! J'ai dévoré
Sauvagines avec une profonde délectation, enivrée par la beauté du texte, par la rage qui s'en dégage, par l'apaisement enfin... Cette plume est à suivre, c'est sûr. Mais qu'est-ce qu'elle raconte, cette plume? L'histoire de Raphaëlle et de Coyote, déjà. Raphaëlle est une garde-forestière de tout juste quarante ans, épuisée par son métier et ses contemporains. Elle et ses collègues sont en nombre très largement insuffisant pour le territoire à couvrir, et les instances supérieures s'obstinent à prendre des décisions sans queue ni tête depuis des bureaux, et notre narratrice n'en plus d'assister à ce saccage. Et Coyote, c'est une chienne, sa chienne, mi huskies, mi coyote, d'où son nom. Un jour, Coyote ne rentre pas et sa maitresse la retrouve prise dans un piège, heureusement juste à temps. Cette fois, la coupe est pleine et la colère qui couvait depuis longtemps menace tout en Raphaëlle.
Il y a un grand souffle dans ce roman, souffle de la colère de Raphaëlle, mais aussi force vive de la nature, impitoyable et superbe et trop souvent maltraitée. L'écriture est d'une grande poésie, ce qui n'empêche pas qu'elle fait mouche avec précision. Quand Raphaëlle se retrouve elle-même traquée, on tremble pour elle avec une force presque animale.
C'est brillant, éclatant, et il faut vraiment que je trouve son premier roman!
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