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Critique de Lutin82


il s'agit de High Fantasy, avec la lutte de la lumière contre les ténèbres, ainsi que des créatures dignes du Seigneurs des anneaux de Tolkien. Les humains luttent contre une engeance dégueulée des entrailles de la terre; un monstre composite de glaise et de noirceur, qui mène des milliers d'hères convertis aux mouches, asticots et odeurs putrides. L'aura nauséabonde (et psychique) qui précède ces cohortes de désolation pille les bonnes volontés, laissant les hommes les plus valeureux aussi combatifs et pugnaces qu'une chèvre asthmatique en pleine crise d'urticaire.

Il est aisé de comprendre combien le soutien magique devient crucial dans un affrontement entre hommes et Possédés. le plus précieux aussi bien en raison de leur petit nombre (ce qui est rare est cher, n'oubliez pas ce sophisme) que de leur aptitude à donner force et courage (en sus de leur compétences purement martiales), est le Mage de Bataille. Si vous reconnaissez les sorts « bénédiction » du paladin, c'est tout à fait dans cette veine-là.

Nous avons la bonne surprise de découvrir deux sortes de magiciens. D'un côté les mages de bataille, particulièrement affutés physiquement et psychiquement au combat, avec des réflexes conditionnés par une utilisation presque instinctive – ou innée – de la ressource magique. de l'autre, nous avons les thaumaturges, qui manient également cette matière mais de manière plus laborieuse et lente. Produire un sortilège leur demande du temps et des invocations précises, tout en étant limité par le réceptacle humain qu'ils représentent.

Les divers personnages imaginés par Peter Flannery sont à l'image de l'univers des 7 royaumes d'Ire. J'avoue être encore dans l'expectative quant à ce casting, car il y a du potentiel, mais pour l'instant la chrysalide n'est qu'un simple cocon.
Toujours est-il que ce n'est pas dans ce registre qu'il faudra attendre une fulgurance révolutionnaire. Cependant, la mayonnaise prend bien, la recette est connue. Peter Flannery n'étant pas un lapin de six semaines, a un bon tour de main, pour que cette dernière soit en prise avec le lectorat. Il y a de la consistance derrière ces différents gamins, et il parvient à jouer sur notre empathie pour nous les attacher. Impossible de ne pas compatir et vibrer avec Falco, fils de Danté, le mage de bataille déchu et honnis, ou encore d'exulter avec Malaki, fils de forgeron, qui étripe les possédés – comme un apiculteur décapite les frelons asiatiques- et les réduit en cafards phytoxés.

Outre des personnages attachants, la structure proposée varie des nombreuses productions lues ici et là. Dans sa version anglo-saxonne, le roman est un stand-alone, certes de taille, mais il se suffit à lui-même alors que tant d'autres proposent des trilogies (voire plus) pour un récit façonné dans la même argile. Par conséquent, les passages de roman d'apprentissage qui me saoulent au plus haut point sont ramassés dans le cas présent.

Ensuite, la prise de contact initiale qui ne fait que présenter les protagonistes principaux emprunte une voie qui ressemble davantage à une chèvre asthmatique s'essayant au VTT dans la descente Du Mont blanc qu'à la douce dérive d'une péniche sur le canal de Garonne.

Cela commence fort, et les torgnoles, les énucléations, ou les éviscération sont vite de sorties. Pourtant, il n'y a pas de boucher dans le lot. Nous avons lors d'une première scène, l'occasion d'une belle bataille qui présente les différents tenants de la magie et surtout les mages de batailles en pleine action. Et les dragons.

Ainsi, en vous aventurant dans les 7 royaumes d'Ire, vous avancez sur des chemins familiers, ponctués de quelques pentes plus abruptes qui raviront même les lecteurs rompus à la Fantasy. La trame relativement classique de Mage de Bataille se double de quelques mystères qu'il nous tarde de voir s'éclaircir. Un roman parfait pour découvrir la fantasy, un roman parfait pour divertir même un lectorat exigeant. Je l'ai dévoré!

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