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Critique de Perlaa


Comme Emma Bovary Fréderic Moreau est un bien piètre héros. Dès les premières pages son destin est scellé par la fulgurante et belle passion pour Mme Arnoux, femme mariée plus âgée d'une grande moralité.

Jeune provincial assez doué monté à Paris pour réussir Frédéric ne saura concrétiser ses aspirations. Velléitaire il est tenté par tout : politique, peinture, écriture, droit sans jamais faire fructifier ses apprentissages. Prompt à s'enflammer et rêvant d'un grand destin il ressort toujours déçu et insatisfait.
Les quelques rencontres furtives et toujours très retenues avec Mme Arnoux comptent parmi les plus beaux passages de l'oeuvre. Rien que pour ceux-là il faut lire ce roman. L'écriture est superbe. Longtemps la lâcheté de Frédéric, sa couardise, son invincible pudeur l'empêche de déclarer et vivre pleinement sa passion.La relation ambivalente de Frédéric avec le fruste mari M. Arnoux contribue à brouiller les pistes.
L'idylle se situe dans une période de la fin de la Monarchie de Juillet jusqu'à 1867. Pour l'historien le décor, les émeutes, les diatribes, les acteurs de la révolution sont probablement des reconstitutions enrichissantes. Je n'ai pas vibré aux différents protagonistes récurrents que l'on finit par confondre et qui ne sont que des personnages de second plan. Moi les scènes d'histoire m'ont laissé de marbre un peu comme Frédéric je suis restée toujours en dehors des événements pressée de passer à autre chose. C'est un peu artificiel et est, à mon sens , très en dessous du couple central.
Si l'amour de Frédéric pour Mme Arnoux reste platonique et noble, que doit-on penser de sa vie dissolue, toujours en réaction avec sa passion contrariée : une maîtresse vulgaire, une riche et veule veuve qui flatte son ego et qu'il souhaite épouser, une jeune provinciale riche convoitée un temps puis délaissée ?
Un piètre héros dont l'échec est patent et que l'on voit page après page inexorablement sombrer avec pitié. Comme Madame Bovary on voudrait le secouer et l'aider à trouver une voie...
mais n'est-on pas impuissant face à une passion si forte sans avenir ?
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