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Critique de Sycorax


C'est principalement vers le premier conte que s'oriente ma préférence.
Flaubert donne chair à la touchante histoire de Félicité, simple femme de chambre dévouée, dont la candeur n'a d'égale que la pugnace bonté.
Imperturbable récif contre lequel l'adversité abat sa houle cruelle, toute sa pauvre vie confrontée à la mort des êtres qui lui sont chers, on en vient presque à en vouloir à l'auteur de faire preuve d'autant de rudesse envers son personnage.
Profonde analyse de caractère, la plume de Flaubert est trempée dans le suc du cynisme.
Je me questionne encore après avoir refermé le livre : s'agit-il de mépris du petit peuple croyant et crédule ? D'une forme de dédain envers la bonhomie des "coeurs simples" ?
Simple fiction, me direz-vous...

J'ai été beaucoup plus circonspect à la lecture du conte suivant, "Saint Julien l'Hospitalier" : carrément aux antipodes du premier récit.
On se croirait presque face à un récit en mode "simili-fantasy" (un Conan le barbare dans un style littéraire certes plus soutenu) : enfant promis à une destinée quasi-divine, suivi de longues descriptions de massacres gratuits d'animaux, de scènes de chasse détaillées à l'excès, puis exil d'un guerrier en devenir qui finit par s'ériger en légende vivante... jusqu'à l'élévation finale qui justifie le "Saint" du titre (car on finissait par se demander où se nichait la sainteté là-dedans...).
"WTF ?!" Comme diraient les "jeunes"...

Je ne suis pas allé jusqu'à lire le dernier conte qui m'a semblé écrit par un obsédé du détail antico-orientalisant, avec supplément "énumération de noms de lieux et personnages de tragédie grecque" soporifique.

Je préfère le Flaubert qui parle de son 19e siècle, il me fait sentir plus proche de lui et de ses personnages, et me parle infiniment plus que les exercices "antiquisants" "m'a-tu-vu" (désolé pour le néologisme qui fait saigner l'oreille, j'ai pas le talent à Gustave...).

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