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Critique de dannso


Un livre qui à la fois m'attirait depuis longtemps et en même temps me faisait peur. La folie, un sujet jamais facile à aborder, souvent casse-gueule et souvent difficile à lire.
Et celui-ci ne fait pas exception. Certaines scènes m'ont glacée, et cela d'autant plus que l'autrice confirme dans ses remerciements qu'elles sont toutes écrites à partir d'évènements véridiques. Mais que cela ne rebute pas le lecteur potentiel. Malgré cela, je dirais même grâce aussi à cela, ce livre reste pour moi un immense plaisir de lecture.

Deux temporalités, deux narrations différentes, deux femmes dont on se doute très vite qu'elles ne sont qu'une.

Lou est internée en psychiatrie, elle n'a aucun souvenirs des évènements qui ont causé son internement. Elle essaie de survivre malgré l'enfermement, l'ennui, la voix intérieure qui la dénigre sans cesse, les médicaments qui l'abrutissent, les lapins blancs qui surgissent toujours pour l'immobiliser. L'histoire de Lou est racontée à la troisième personne.

Louiza est photographe. Elle rencontre à Hanoï Nils, jeune homme comme il faut, promis à un brillant avenir, plus jeune qu'elle. Elle va le croiser, le recroiser, et petit à petit tomber amoureuse. Cet amour va tourner à l'obsession, mais Louiza ne peut etre l'avenir de Nils, trop différente, trop âgée, trop ... . Cette histoire est racontée à la première personne, par Louiza, qui s'adresse à Nils.

Ces deux histoires s'entrecroisent, offrant deux atmosphères différentes, qui tendent à se confondre, au fur et à mesure que l'amour de Louiza vire à l'obsession, que Nils s'échappe vers une autre vie. La lumière si vive qui éclairait ces premiers chapitres rejoint alors l'ombre qui règne en maitre sur cette vie enclose dans les murs d'un hôpital si sombre.

J'ai beaucoup aimé les pages qui décrivent cet amour naissant, le moment où il semble partagé, découvrir les infimes fêlures de ce grand garçon poussé par son désir de réussite. L'autrice nous raconte cela d'une écriture poétique, envoutante, sensuelle qui nous emporte au milieu d'images, celles du Vietnam d'abord, Louiza n'est pas photographe pour rien, celles plus tard aussi de la Bretagne qui ne suffira pas à adoucir la peine.

Et tout le livre est illuminé par la peinture de Chagall, ces tableaux reviennent au cours des pages, de nombreuse citations ouvrent les chapitres, certaines de Chagall , d'autres de nombreux auteurs, ajoutant à la beauté de l'écriture.

Il ne faut pas chercher à tout comprendre au fur et à mesure, les dernières pages éclaireront les mystères, permettront de comprendre certaines images. il faut juste se laisser emporter par les mots et vivre avec Lou et Louiza.

« Vivre est la chose la plus rare au monde.
La plupart des gens se contentent d'exister. »
Oscar Wilde

Merci aux éditions d'Avallon pour ce partage.


Lien : https://www.leseditionsdaval..
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