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Critique de Pris


Je viens de terminer ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique et je remercie les organisateurs de me l'avoir envoyé.
Je me suis portée volontaire pour le lire car la situation internationale me pousse à m'interroger sur la capacité militaire actuelle de la France mais aussi sur sa place au sein de l'OTAN, ce "machin" dont De Gaulle avait exigé de quitter le commandement intégré en 1966 car il était inadmissible d'avoir des troupes étrangères sur notre sol et d'engager nos forces armées sous un commandement non national.
Ce livre est issu d'un colloque tenu les 19 et 20 novembre 2021, deux mois après l'annulation de la commande des sous-marins nucléaires français par les Australiens et la création de l'AUKUS, un moment de tension donc au sein de l'OTAN. Depuis la guerre a éclaté sur le sol européen avec pour prétexte (parmi d'autres) la possible adhésion de l'Ukraine à l'Alliance : certaines interventions ont été modifiées depuis cet événement, d'autres non (celles-ci sont signalées si cela est pertinent par rapport au sujet traité).
J'ai apprécié la diversité des points de vue, entre idéologie et pragmatisme, selon que les intervenants sont chercheurs/professeurs, militaires ayant exercé dans le cadre de l'OTAN et diplomates. La variété des points de vue m'a permis de dégager quelques points:
-En ce qui concerne ma première interrogation, François David affirme p.68 que "depuis les années 1980 [...], l'armée française ne possède pas la capacité d'une guerre classique contre la Russie, l'adversaire principal, au-delà de dix jours". C'est dit.
-L'OTAN est indubitablement sous le leadership américain (rien de nouveau ) et, ce qui est plus gênant, la plupart des pays européens trouvent ça génial, l'Allemagne au premier rang : ce que ce dernier Etat permet au renseignement américain (la NSA) de faire à partir de ses bases fait froid dans le dos. Et ce n'est pas le seul pays complaisant. J'ai l'impression que la France est comme un petit roquet qui sort les dents et grogne face à un mastodonte qui ne lui jette même pas un regard lorsqu'elle évoque une Europe de la Défense, indépendante dans un premier temps, ou comme pilier européen de l'OTAN. Parmi les intervenants, certains y croient encore, d'autres non. Les plus pragmatiques sont les généraux ou l'amiral qui interviennent et qui apportent un point de vue plus nuancé, tourné surtout vers une efficacité immédiate et à moyen terme.
Une lecture intéressante, utile avec index, présentation des intervenants (capitale), bibliographie... à laquelle il manque un glossaire des abréviations et des acronymes de l'OTAN : ACT, SHAPE, ACO, SACEUR, CCOMC etc. Ceux-ci sont explicités au cours des interventions mais j'aurais préféré pouvoir me référer régulièrement à un endroit où tout était centralisé : je ne parle pas l'otanien.
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