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Critique de andman


Les Presses de la Cité viennent d'éditer un bien joli livre, un roman publié en 2013 aux Etats-Unis et traduit récemment par Isabelle Chapman : “La ballade de Willow” de l'écrivain américain Jamie Ford.
Un grand merci à Mathilde Boisserie pour l'envoi de cette fiction qui m'a littéralement captivé deux jours durant !

En cette année 1934, les stigmates de la Grande Dépression sont partout visibles dans Seattle où des milliers d'individus, du jour au lendemain privés d'emploi, vivent dans la rue.
Au milieu de cette misère extrême un adolescent d'origine chinoise, William Eng, sillonne la grande ville à la recherche de sa maman devenue ces dernières années une actrice adulée. Il est accompagné de Charlotte, une amie de son âge jolie comme un coeur et débrouillarde malgré sa cécité. Ils ont réussi à s'enfuir ensemble de l'orphelinat du Sacré-Coeur réputé pour sa rigidité implacable.

Après cinq longues années de séparation, les retrouvailles dans la loge d'un théâtre entre Liu Song, de son nom de scène Willow Frost, et son fils William, sont le point de départ d'un incroyable récit, d'une histoire familiale particulièrement dramatique que le jeune garçon est maintenant en âge d'entendre et peut-être même de comprendre.

De longs flash-back entraînent le lecteur au coeur des folles années 20 où règne la prohibition, où ragtime et fox-trot se dansent jusqu'au bout de la nuit, où l'industrie cinématographique est en plein essor avec l'apparition des premiers films sonores.

Dotée d'une voix enchanteresse Liu Song était promise à une belle carrière artistique mais la disparition prématurée de ses parents en a décidé autrement. Violée par son beau-père la voilà fille-mère, élevant seule son bébé dans le Chinatown de Seattle.
Pauvre Liu Song ! Contre la fatalité le plus grand des courages s'avère parfois dérisoire et la descente aux enfers est inéluctable...

Les péripéties ne manquent pas dans “La ballade de Willow” et s'enchaînent au rythme de courts chapitres, chacun agrémenté d'un titre avec l'année des faits entre parenthèses.
L'intrigue est vivante et, malgré de nombreux retours en arrière, pas le moins du monde décousue. le personnage de Willow est particulièrement attachant et son parcours de vie insolite fait vibrer la corde sensible du lecteur.
Les passionnés du septième art apprécieront l'ambiance frénétique des studios de cinéma qui à l'époque florissaient en dehors d'Hollywood.

Ce deuxième roman de Jamie Ford reconstitue avec brio l'ambiance de l'Amérique de l'entre-deux-guerres d'abord insouciante puis cauchemardesque avec la crise de 29.
Un large public devrait bientôt emboîter le pas de Willow dans cette longue ballade attendrissante.
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