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Critique de Folfaerie


J'aime bien l'une des phrases de présentation de l'éditeur : le « bon sauvage » n'était-il pas plutôt un « affreux barbare » ?

On pourrait sans nul doute approuver ce constat en parcourant les nombreux documents réunis par l'auteur, présentés par zone géographique et recouvrant à peu près 4 siècles d'histoire. Ce sont de véritables documents à charge, à quelques exceptions près, qui brossent le portrait de l'affreux sauvage : celui-ci est dépourvu d'intelligence, aime la pacotille -qu'on échange volontiers contre des objets utiles – se promène presque nu et n'a donc aucune pudeur, prend plaisir à scalper ou torturer, passe sont temps à danser au lieu de travailler aux champs, n'hésite pas à prendre plusieurs concubines. Il est aussi rusé que sournois, cruel et aime raconter des histoires sans queue ni tête. C'est le choc des cultures entre celui qui découvre un continent vaste et vierge, se croyant investi d'une mission divine, persuadé d'appartenir à un peuple civilisé, et celui qui va subir ces intrusions et se voir dépossédé de sa culture, quand il ne se fait pas tout bonnement rayer de la carte.

Evidemment, seul le point de vue de l'envahisseur est donné puisque les relations de voyage étaient inconnues des indigènes chez qui la tradition orale était source de communication. Et pourtant, malgré une approche globale négative, due à une ignorance crasse, la peur de l'autre ou le poids des préjugés, quelques voix se font entendre pour prendre la défense des sauvages.

L'un des documents est un extrait de la célèbre relation de voyage de Cabeza de Vaca que j'ai dû lire il y a bien une dizaines d'années et que j'aimerai bien présenter ici. Un document d'une grande valeur historique et ethnographique, doublé d'un témoignage émouvant.

A lire mon billet, il ne faudrait pas croire que deux camps s'opposent dans cette multitude de récits, les méchants blancs d'un côté et les gentils autochtones de l'autre. Je me garde bien d'un avis aussi tranché et je pense que c'est aussi tout l'intérêt de cet ouvrage. La bêtise, la cruauté et la cupidité ne sont pas l'apanage des sociétés civilisées. Pour autant, rien ne pouvait justifier ces spoliations, ces massacres, ces destructions. Un pan entier des cultures Amérindiennes a disparu par les fautes des navigateurs, des aventuriers, des colons.

Enfin, je terminerai sur la belle conclusion de l'auteur qui s'interroge sur le silence des vaincus. Lorsque la parole sera donnée aux Amérindiens alors l'Histoire sera complète.
Lien : https://labibliothequedefolf..
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