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Critique de Ziliz


Godin, l'inventeur des poêles en fonte homonymes, s'est inspiré des théories socialistes de Charles Fourier pour créer le Familistère de Guise au milieu du XIXe siècle. Le principe est identique à celui des Phalanstères : une véritable petite ville autour d'une usine, avec logements et structures (école, pouponnière, théâtre, piscine) pour les ouvriers et les cadres. Les salariés sont propriétaires des bâtiments et de l'usine.

L'histoire imaginée par Régis Hautière prend place dans ces lieux, en 1914, à la veille de la première guerre mondiale. Un meurtre, puis d'autres, parmi les membres du Familistère. Une enquête officieuse est menée par un journaliste de l'Humanité* et une jeune femme vivant dans cette communauté.

L'intérêt de cet album n'est pas dans l'intrigue, simpliste et lourde, mais dans son cadre. On y découvre ce type d'organisation collectiviste, par le décor d'abord, mais aussi par les conflits qu'engendrent la promiscuité et la confusion entre vie familiale et vie professionnelle, "un monde clos dans lequel la notion de vie privée est très abstraite". (p. 56)

Les visages sont étranges et anguleux (et laids) : yeux étrécis et mentons triangulaires, comme en témoigne le personnage sur la couverture. J'ai admiré en revanche les décors superbes, la précision du trait et des détails - s'agit-il de photos retouchées ? Et en particulier les couleurs qui expriment admirablement des lumières, une atmosphère sous la verrière, dans les escaliers, dans les jardins.

Cet album est beau, captivant et instructif grâce à la restitution d'un cadre que je ne connaissais pas et d'un contexte socio-historique intéressant.

* créé par Jean Jaurès en 1904, ce journal initialement 'socialiste' devint l'Organe central du Parti communiste français en 1920
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