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Critique de fanfanouche24


Je me félicite chaque jour de connaître BABELIO qui est une formidable chaîne du livre et des amitiés par les lectures…
Il en existe de multiples dans notre quotidien qu'il faut nourrir, et j'en ai une, qui est venue à moi de façon inopinée. Les bacs des malheureux volumes délaissés de ma médiathèque, laissés à 1€ symbolique…et je fais chaque fois à la fois… sinistre expression « des affaires » !!!!, tout en réalisant de belles découvertes inattendues tout en "rattrapant" des ouvrages de qualité condamnés à la destruction...à l'effacement.

Et je suis comme toujours « euphorique » lorsqu'il y a « sauvetage de livre » !!!

Par contre il m'est difficile d'écrire sur des recueils poétiques, mais celui-ci m'interpelle, entre autres, par de nombreux textes qui évoquent de façon étonnante « nos morts », « nos chers disparus »…Une phrase revient en boucle qui pourrait être le titre de ce recueil « Les morts , en vérité, ne respirent que par nous… »
Je laisse la parole au poète, André Frénaud, en transcrivant deux poésies au ton particulier…avec des mots magiques comme ce joli terme de « gueniller »….

« -Retour d'enfant prodigue-

Le vieux père est gâteux, il m'embrasse dès l'aube
et salit mon jabot avec ses yeux chassieux
Mes frères, je les hais, qui mentent comme je mens
pour sauver l'héritage dont il veut leur reprendre
les plus beaux boeufs pour la brebis perdue,
retournée au bercail en posture de repentance.
Qu'ils gardent les troupeaux, mais l'argent je le veux,
et ma soeur Adeline en tunique brodée,
qu'attisent ma misère et ce moignon verveux,
chemineau sur d'autres routes que leur niais chemin
qui mène de la maison natale au cimetière
par des comptes, par des amours, croient-ils,
parfaisant leur néant de vertu en vertu.
...J'en ai assez déjà , je veux brûler les meubles
et la famille, eux tous. L'incendie est exquis,
quand je repartirai gueniller par les villes.
Cette vie me plaît seule, de qui rien n'appartient
que troubles et que fureur à défaut d'avoir pu
être un autre ou m'aimer. (p.404 / Gallimard, 1986) »

Et cette deuxième, plus lumineuse…

« Je te le jure-
....Nous ferons rendre le mauvais sang à nos blessures,
et les rêves passeront dans les veines l'un de l'autre,
colorant à chacun la voix qui n'est qu'à lui.
Chacun sera lui-même quand il deviendra l'autre.
Nous nous ferons intacts, l'intégrité est en avant.
La mort qui est en nous depuis l'origine
n'infirmera pas notre amour de son mauvais sourire.
(p. 102 / Gallimard, 1986) »

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