Les phoques de ma soeur

Zut, je n'ai pas eu, contrairement à Maude et à Fernand, d'idole de jeunesse, que l'on suit de concert en concert et qui tient lieu de guide spirituel... mais j'ai quand même sympathisé avec Fernand, persécuté par Robert le Proviseur qui veut à tout prix le promouvoir (tandis que lui souhaite échapper à cet honneur et au concours administratif qui en serait le prélude !), Fernand toujours amoureux de sa légitime moitié, et inquiet, donc, lorsque cette dernière hérite par surprise d'une somme respectable : "De notre propre aveu nous ne manquions de rien, et pourtant le destin semblait s'acharner en notre faveur, comme pour souligner la futilité et l'injustice de notre bonheur." L'analyse existentielle n'est jamais lourdingue chez fréville, la suite le prouve, à travers les aventures tantôt drôles, tantôt émouvantes du couple, Maude et Fernand étant devenus les "parents adoptifs" de leur idole déchue ! le personnage de la soeur rebelle et de ses phoques m'a bien plu également : en voilà une qui n'a trahi ni ses idéaux enfantins ni ses préférences sexuelles, et qui a de la suite dans les idées ! Bravo à elle.