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Critique de frandj
R. Frison-Roche a écrit là un récit remarquablement documenté sur l'incroyable odyssée de René Caillié (1799-1838) en Afrique. Fils d'un forçat, habitant en Charente, il part très jeune vers ce qu'on appelle maintenant le Sénégal. Il ne se comporte pas en colon; il s'initie aux moeurs et aux langues africaines. Il séjourne chez les Brakna, une tribu maure caractérisée par sa férocité et son Islam rigoriste. Il apprend l'arabe et connait fort bien le Coran. Son idée fixe est d'être le premier Européen à découvrir la cité mythique de Tombouctou… et à en revenir. Mais les autorités françaises ne lui apportent pas leur appui: il se résout à partir sans soutien financier et, a fortiori, sans escorte militaire. Il s'est inventé un curriculum vitae: il déclare partout que, né à Alexandrie puis adopté par un officier de Napoléon, il est "revenu" à la religion musulmane et qu'il souhaite maintenant revenir en Egypte… via Tombouctou. Parti du territoire de la Guinée actuelle, il fait un très long voyage dans des conditions précaires; il est même stoppé plusieurs mois par l'épuisement et surtout le scorbut. Finalement, il parvient à Djenné puis, en Avril 1828, à son but ultime. En fait, Tombouctou le déçoit. Et ensuite il faut qu'il en revienne ! La traversée du Sahara est sa dernière épreuve. Il mourra en France à l'âge de 38 ans.
Le récit de Frison-Roche montre bien l'audace de ce jeune explorateur sans appuis, osant découvrir l'Afrique, presque inconnue encore, affrontant les rigueurs du climat, les souffrances du voyage, les soupçons des tribus à son encontre (certains doutaient de sa conversion à l'Islam). Les nombreuses personnes qu'il a rencontrées pouvaient se montrer dévouées, mais aussi cupides et fourbes. Les ethnies musulmanes considéraient même qu'il était licite de tuer et de réduire en esclavage les Chrétiens: s'il était démasqué, Caillié courrait un grand danger. Frison-Roche montre que le héros s'était tellement imprégné de son personnage de "Musulman" qu'il l'était presque devenu réellement. C'est un exploit extraordinaire qu'il a réussi et qui, à son retour en France, lui a valu une consécration tout à fait justifiée. Le sujet est donc passionnant. Toutefois, je dois reconnaître que j'ai trouvé le récit trop détaillé; le livre est vraiment long.
Le récit de Frison-Roche montre bien l'audace de ce jeune explorateur sans appuis, osant découvrir l'Afrique, presque inconnue encore, affrontant les rigueurs du climat, les souffrances du voyage, les soupçons des tribus à son encontre (certains doutaient de sa conversion à l'Islam). Les nombreuses personnes qu'il a rencontrées pouvaient se montrer dévouées, mais aussi cupides et fourbes. Les ethnies musulmanes considéraient même qu'il était licite de tuer et de réduire en esclavage les Chrétiens: s'il était démasqué, Caillié courrait un grand danger. Frison-Roche montre que le héros s'était tellement imprégné de son personnage de "Musulman" qu'il l'était presque devenu réellement. C'est un exploit extraordinaire qu'il a réussi et qui, à son retour en France, lui a valu une consécration tout à fait justifiée. Le sujet est donc passionnant. Toutefois, je dois reconnaître que j'ai trouvé le récit trop détaillé; le livre est vraiment long.
