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Critique de le_Bison


L'été approchant, j'avais déjà prévu de boucler mes valises, mon but ultime : lézarder sur une plage de sable fin à l'ombre des palmiers, à regarder quelques culs bien alléchants prenant le soleil, à mater quelques naïades sortant de l'eau au bikini mouillé et transparent. M'enfiler des punchs cocos et m'enfiler des naïades. Et puis, je ne sais pas ce qu'il m'a pris… Un coup de soleil, j'ai lu une petite annonce dans le journal pour un job d'été, son but ultime : surveiller pendant plusieurs mois une rivière afin que les oeufs de saumon puissent survivre jusqu'à leurs éclosions. Passionnant. Enrichissant même. Je me vois déjà dans cette contrée sauvage et hostile, à chasser l'élan, à boire un mauvais whisky autour d'un feu de bois que j'ai allumé en frottant deux bâtons, pendant que les loups hurlent la mort de l'autre côté de la rivière. Je m'imagine déjà dessiner des mandalas sur la neige fraîche avec mon jet d'urine fumant de se tiédeur. Un petit coin de paradis, en somme, et côté boulot, cela consiste juste à casser la glace du bassin à têtards. 15 minutes de taf, 23 heures et quarante cinq minutes de glandouilles. Mais attention, pas n'importe quelle glandouille. du genre glandouille extrême où il n'y a strictement rien à faire, où l'on s'emmerde ferme, seul, absolument seul, terriblement seul, sans même un épisode de ma série préférée à mater, et j'abandonne l'idée de voir le cul des autochtones – là-bas, il n'y a que de vieux trappeurs grincheux ou de vieux chasseurs alcooliques. Tout juste si je peux écouter le vent s'engouffrer dans les pans de ma tente. Ah oui, j'avais oublié cette précision, ni maison, ni mobil-home cinq étoiles, camping sauvage dans une tente, chiotte mixte derrière le grand érable, lumière tamisée à la bougie où il manque juste une gonzesse pour se réchauffer le dard qui a tendance à rapetisser avec les températures s'engouffrant dans les négatifs. La solitude du solitaire.

Dans la vie, il faut faire les choix, genre tirer à pile ou face le sens de sa vie ou le chemin de ses études, ou tirer à la courte paille la serveuse blonde pas très futée mais que ses gros seins lui pardonnent tous ses défauts. Je ne me souviens plus pour quelle raison mes études se sont tournées vers la biologie animale, toujours est-il qu'un concours de circonstance aussi fortuit qu'une belette prise dans un de mes pièges me donne rendez-vous avec cette nature enneigée où le bruit de mes pas dans la neige étoufferait n'importe quel cri de jouissance d'une serveuse blonde aux gros seins. Mais je divague, la solitude ça force les hallucinations - à moins que cela soit le whisky frelaté – et mon esprit s'éparpille dans les cimes enneigées de ce territoire inexploré par l'âme humaine. D'ailleurs, faut-il être saint d'esprit pour aller s'enfermer dans cette immensité blanche alors que ton esprit s'hypnotise devant les seins de cette serveuse du Montana.

Traînasser. Dans les Rocheuses en plus. Putain, si c'est pas prendre son pied ça ! Partager son petit-déjeuner avec des lynx, manger du steak d'élan découpé au silex, décongeler des pancakes sous les aisselles. La vraie nature que je te raconte là. Sauvage en plus. La nuit est froide, elle est sauvage-age… Un hiver au coeur des Rocheuses, c'est long et c'est gelé – et pour les esprits détraqués, je ne me parle pas de mon sexe aussi dur que gelé et qui se réchaufferait bien à tes côtés, que tu sois serveuse ou pas. Faut que j'arrête de faire une fixation sur les serveuses et leur tour de poitrine, sinon tu vas penser que je suis un obsédé – alors que pas du tout.

Mais revenons à la réalité… Bien sûr tu auras deviné mon penchant et mes préférences estivales, alors, pendant qu'une brune épicée m'apporte un verre en s'agenouillant devant moi, j'envoie l'autre, celui avec sa petite bite et son couteau, l'ami Hugo partir au bord de la Selway-Bitterroot dans l'Idaho. Ça lui plait bien cette ambiance solitaire, seul dans le froid et la neige, - le froid ça lui donne moins de complexe - et pendant ce temps, je m'occupe de sa choupette…
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