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Critique de Lilylelfe


J'ai découvert ce manga par le biais du blog d'un ami qui faisait le point sur ses lectures coup de coeur de 2017. J'ai pris pas mal d'inspiration pour de futures lectures grâce à cet article ! ;-) Et comment résister à un yaoi parlant de pole dance, sachant que ce milieu m'a, fut un temps, beaucoup interpellée et que j'ai moi-même pratiqué quelques mois. Forcément, ça ne pouvait que me parler.

Et puis très franchement, la couverture est tellement belle que je suis tombée en amour avec ce manga avant même de l'avoir ouvert. Quand j'ai vu l'illustration, je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas lire et posséder ce manga. Elle est de toute beauté, n'est-ce pas ? Et ces couleurs… ces expressions… En fait, pour moi, cette couverture en soi est une vraie oeuvre d'art.

Et les dessins à l'intérieur sont à la hauteur de la couverture. Parfois un peu spéciaux, certes. Mais ils posent une ambiance unique, un peu sombre, parfois même limite sordide, en tout cas ils montrent à quel point les héros sont perturbés et enfouis dans des émotions obscures et passablement torturés de l'intérieur. Et les personnages sont de toute beauté, franchement…

Les scènes de danse à la pole sont de vrais bijoux. le mouvement y est présent et assez incroyable, la souplesse, la grâce des personnages y sont terriblement bien rendues. Combien de fois ai-je gardé la bouche ouverte, pétrifiée par la beauté de ces graphismes qui rendent si parfaitement bien la gestuelle de la danse ? Franchement, tout du long, la magie a bien été présente, et j'ai été embarquée par l'agilité et l'expressivité de Kô, par la sensualité de Nagisa, aussi.

Kô et Nagisa, ce sont deux personnages relativement opposés mais réunis par une seule passion, ou plutôt, un seul besoin : danser. Ils ne dansent pas pour les mêmes raisons, ne savent même pas vraiment, au fond, pourquoi ils dansent. Kô danse « pour son père », mais cela suffit-il réellement à expliquer son acharnement, ce besoin de fusionner avec la pole ? Quant à Nagisa, il est jeune, trop insouciant, a-t-il un réel but, ou bien s'ennuie-t-il simplement dans sa vie ?

Leur rencontre fait immédiatement des étincelles. Kô n'aime pas Nagisa, qui est trop déluré, trop léger, trop désinvolte et qui, à ses yeux, ne s'implique tellement pas dans sa danse qu'il « danse mal ». Nagisa, lui, se fiche de tout et n'a jamais pris le temps de regarder Kô danser, mais évidemment, ses paroles le vexent, et le comportement froid et distant de Kô l'exaspère.

Pourtant, quand Nagisa voit enfin Kô danser pour la première fois, il change drastiquement. Il est fasciné, séduit par la danse de Kô, par Kô tout entier, sa capacité à exprimer son monde intérieur, à captiver son auditoire, à se livrer corps et âme dans chacun de ses mouvements… c'est à cet instant-là qu'il réalise à quel point il aime danser, à quel point il voudrait être capable de danser avec autant de grâce, de souplesse, d'émotion que Kô. À quel point la danse fait partie, si intimement, de sa vie.

Mais la danse de Kô n'est pas la seule chose qui le fascine chez son sombre et froid collègue. En fait, tout chez lui le fascine. Sa beauté, malgré cette horrible cicatrice qu'il porte sur son visage. Son caractère pourtant si difficile. Les secrets qu'il cache et refuse de livrer. Alors que Kô accepte d'enseigner son art à Nagisa, le monde des deux jeunes hommes bascule dans un chaos sans nom. Ils se rapprochent, s'éloignent, s'accrochent, se fuient… de physique, leur danse commune prend aussi une ampleur fortement émotionnelle et sentimentale. Et aussi terriblement charnelle.

Nagisa est un personnage très déluré, avec un côté franchement désagréable voire presque méchant, il se sert des autres, mais pourtant, c'est lui qui m'a le plus touché, je crois. Parce qu'il possède une âme vibrante, et qu'une fois qu'il s'ouvre à ce monde émotionnel et profondément humain qui s'offre à lui, il devient un ange de la nuit, une lumière qui pourrait permettre à Kô de ne pas s'enfoncer dans ses propres ténèbres. Quelque part, Nagisa possède une pureté unique, un regard neuf et éclairé, une foi et une fougue qui ne peuvent pas laisser indifférent. Il faut juste qu'il trouve le bon chemin… Ce chemin que Kô va s'évertuer à lui faire emprunter, à quelque prix que ce soit.

Kô, lui, semble le roc solide sur lequel tout le monde peut s'appuyer, à commencer par Nagisa, qui, plus il l'estime, plus il lui fait une confiance aveugle et surtout, s'éprend de lui, avec une force incroyable. Pourtant, à l'intérieur, Kô n'est que ruines et ombres mouvantes. S'il se montre fort et inébranlable, il est, au fond, celui qui vacille et risque de sombrer… l'amour de la danse, couplé à sa passion pour Nagisa, sauront-ils le sauver de lui-même ? Si Kô continue de s'acharner à danser pour son père disparu, rien n'est moins sûr…

C'est donc une histoire profondément poignante, belle mais bouleversante, presque violente, que nous découvrons avec Dancing colors. Si certains éléments restent flous, et d'autres même pas esquissés (on ne sait pas, par exemple, comment Kô a eu cette blessure qui lui lacère le visage), cela ne fait que rajouter à l'ambiance sombre et parfois presque inquiétante de ce manga vraiment touchant. Un gros coup de coeur pour moi, un manga que, je crois, je vais garder sur ma table de chevet pour le lire et le relire…
Lien : http://amabooksaddict.blogsp..
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