Maman, où es-tu ?

L'histoire est classique : un petit garçon lâche la main de sa mère et se perd dans la foule. Toute l'originalité de l'album réside dans l'illustration. L'idée de représenter les personnages par des empreintes de doigt, l'une rouge et l'autre bleue, qui évoluent dans une foule grise et compacte, est très ingénieuse. Soudain les mains se lâchent, les deux empreintes de main se détachent sur le fond blanc de la page, on a presque l'impression que le temps s'arrête. le fils et sa mère sont très vite happés par la foule, et tout s'accélère. L'auteur joue sur les couleurs, s'amuse avec la typographie et parvient avec brio à nous restituer l'univers bruyant et grouillant de la ville. Les personnages s'appellent, se cherchent jusqu'aux retrouvailles finales. La dernière page, magnifique de simplicité, représente les deux empreintes de main de la mère ouvertes, offertes à l'enfant, et l'on ne peut qu'imaginer l'étreinte dans les bras protecteurs de l'adulte qui clôt l'album. Avec peu, Amandine Gaida réussit à dire beaucoup. Un bel album graphique visuellement très riche.