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Critique de Crossroads


Danny aurait pu être l'idole de Wyalusing, le quarter-back vénéré de l'école.
Là-bas, y a pas d'école. Pas celle de la tolérance , en tout cas.
Accusant un retard de 70 points de QI sur la balance, Danny est le bon gros géant du coin, un peu attardé, qu'on adore moquer.
Tous ? Nein !
Mindy la douce sait les mots qui apaisent, qui réconfortent et vous font sentir moins triste.
Ces deux-là s'entendent comme lardons en foire.
Aussi, lorsque cette dernière est retrouvée le palpitant au point mort, c'est qui qui allait rapido cristalliser les rancoeurs les plus tenaces ?
Allez, je vous aide, ça commence par Danny...

Quelle est l'enf***e putride chargée de titiller le lecteur en dévoilant la kouasi totalité de la trame en 4e de couv' ?
C'est pas que ça m'énerve mais pas loin !
D'autant que le bouquin est bon, très bon même.
Décrypter une bouse inommable mérite toute ma considération.
Balancer tranquillou les ¾ de la trame, ça passe beaucoup moins bien, étonnamment.

Nonobstant ce léger coup de sang, calme-toi Mimosa, calme-toi, j'ai passé un formidable moment en compagnie de Danny, cible expiatoire toute désignée.

Pour un premier écrit, Gailey place la barre très haute.
Immerger le lecteur au fin fonds de la Pennsylvanie et lui infliger les affres d'un demeuré au coeur d'or, empêtré dans une situation qui le dépasse forcément, a quelque chose d'aussi jubilatoire que crispant.

Difficile de ne pas se prendre d'affection pour cet être démuni, fracassé par la vie, qui nous évoque le Lenny de Steinbeck, le Blaze du King.

Face à un tel aimant empathique, il fallait opposer un salaud majuscule.
Un être immonde, brutal, coureur, alcoolo et manipulateur.
Pour le plus grand bonheur du lecteur, un peu moins celui de Danny la poisse, ce triste gland existe bel et bien.
Faites entrer Mike, ex de notre belle au bois mourant et accessoirement adjoint du shérif du coin.
Ah merde, pas d'bol...

La trame est là, simple, presque classique dans sa conception mais fonctionne du feu de Dieu.
Ramassée sur près de 24 heures, cette tragédie fascine tout en déroulant sans réels temps morts.
Gailey, dans son immense générosité, aura eu le bon goût d'associer malaise persistant et immensités floconneuses du plus bel effet histoire de permettre au lecteur subjugué de reprendre son souffle avant de replonger dans les bois pendant que le loup y est.

C'est beau, c'est grand, c'est Deep Winter !
La 4e de couv' est à chier, par contre...

4.5/5
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