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Critique de UnKaPart


Je ne connaissais ni le nom ni le travail de Frédéric Gaillard, ce recueil m'a dépucelé. Par chance, son thème ne porte pas sur les camionneurs ou les rugbymen mais sur les femmes. Remarquez, la fréquentation des nanas qui arpentent ces nouvelles n'a rien d'une promenade de santé non plus. Des femmes fatales au sens le plus littéral.

A partir de ce thème, le gaillard livre quinze nouvelles dont le premier mérite réside dans la variété, tout en restant cohérent dans son propos global.
Comme toujours dans un recueil, on n'aime pas tout, mais aucun texte ne m'a paru faiblard. Si je devais monter un podium olympique, mes trois préférés seraient "Péché d'argile", "L'homme de ma nuit" et "Un manteau de fou-rire", avec juste derrière "Le Diable et la Diva" et "L'affaire est dans le sac".

L'inspiration des textes emprunte beaucoup au folklore (catoptromancie, pacte avec le Diable…) et aux figures féminines classiques de la littérature fantastique (succube, sorcière, dame blanche…), sans répéter ce qui a déjà été écrit mille fois par les petits et grands noms du genre. Gaillard joue aussi beaucoup sur les stéréotypes, de l'empoisonneuse à la toquée de fourrure. Sans oublier bien sûr le sac à main, artefact qui s'ouvre sur une autre dimension et malmène les lois de la physique (enfin, c'est comme ça que je le conçois quand je vois qu'une nana peut sortir trois m3 de matos d'une besace de rien du tout).

Sur la forme, pas grand-chose à redire. Léger bémol sur l'emploi des adverbes en -ment, pas excessif mais y a moyen d'en nettoyer quelques-uns par-ci par-là.
Si le style global donne l'apparence du classicisme, il ne s'agit que d'un vernis. Certains s'y cantonnent et versent dans l'académisme ennuyeux du narrateur “je” qui assomme le lecteur à coups de passé simple. Gaillard au contraire le dépasse pour déployer la richesse de sa langue. La métaphore filée fructo-florale dans "Bella donna" en donne un très bon exemple. D'un texte l'autre, il sait se montrer poétique sans devenir soporifique, glisser de l'humour noir et des jeux de mot sans passer pour un gros lourd, brosser une scène en équilibrant ambiance et efficacité. Une touche de ci, une touche de ça, un tableau d'ensemble qui fonctionne, chaque texte s'apparente à une toile pointilliste.
Lien : https://unkapart.fr/infemmes..
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